Pierre-Marie Roques a frappé un grand coup et fait encore la une hors caméra

ALIGOT. Même s’il a vu le jour dans un territoire qui est (re)connu comme la capitale mondiale de l’estofinade, Pierre-Marie Roques aime cette autre spécialité culinaire aveyronnaise. Il pourrait pourtant avoir une dent contre elle. Elle a, en effet, causé sa perte voilà tout juste onze ans. Il n’a certes pas perdu mais c’est son adversaire qui a gagné à l’issue d’une épreuve baptisée "Le duel". Elle ne connaissait pas la réponse mais la boule du hasard est tombée de son côté. "C’est la vie !", se contente-t-il de commenter aujourd’hui, bon perdant.

Il n’a pas oublié : "Je me suis retrouvé en difficulté et j’ai dû choisir entre deux thèmes, "Les tours de plus de 400 mètres" ou "Qui est natif de Marseille ?". J’ai opté pour le deuxième, avec comme réponses possibles Maurice Béjart, Guillaume Apollinaire, Clara Morgane. Je me suis emmêlé les pinceaux et j’ai été poussé au duel, sans avoir la main". On connaît la suite...

Né à Decazeville, le 11 mars 1973, fils de Christian (père du célèbre spectacle son, gestes et lumières flagnacois "Hier un village") et Marie-Christine, il a passé ses premiers mois dans le Nord-Aveyron où ses parents étaient instituteurs, avant de s’installer à l’âge de 2 ans à Flagnac, où il a grandi. Pierre-Marie Roques est ainsi le premier gros gagnant du jeu télévisé "Les douze coups de midi", animée par le Toulousain Jean-Luc Reichmann et toujours d’actualité sur TF1.

Après huit jours d’enregistrement fin août, il avait fait la Une du 3 octobre au 4 novembre 2010 et, à l’issue de ces 33 émissions, il avait remporté 197 767 euros. "Un chèque de 122 000 euros et des cadeaux", se souvient-il. Plus précisément quatre voitures, quatre scooters, des téléviseurs, des livres et "une magnifique machine à café". Il y tient… Surtout sa femme d’ailleurs. Plus d’une décennie plus tard, tous ces records sont certes tombés mais l’Aveyronnais restera à jamais le premier !

"C’est une tranche horaire qui est très suivie, très courtisée, et l’audience de l’émission était supérieure à celle de Nagui sur France 2, explique le candidat vedette. J’ai été invité sur beaucoup de plateaux télé, dont celui de Jean-Marc Morandini. Tout le monde m’appelait mais, de mon côté, j’avais énormément de recul sur cette soudaine "notoriété". J’ai continué à passer aisément par les portes". Mais, comment en est-il arrivé là ?

Assistant de production d’Ardisson

Après une scolarité classique à Decazeville, après une prépa HEC à Limoges et une école de commerce à Paris, Pierre-Marie Roques a travaillé durant un an comme commercial pour une société qui vendait du dentifrice, basée à Compiègne. Mais, ça ne le faisait pas sourire ! Du coup, il a répondu à une annonce de France 2 pour un casting réservé aux 18-25 ans. L’émission "Les globe-trotters" sélectionnait donc des candidats dont la mission était de partir dans six pays pendant douze semaines et de rentrer avec deux sujets par pays. Il a été retenu comme remplaçant : direction Taïwan et le Maroc.

Ses quatre reportages ont été diffusés, un a même gagné mais, le "réalisateur" aveyronnais l’avoue : "Je n’étais pas fait pour être journaliste". Il a toutefois noué des liens avec les équipes et s’est retrouvé enrôlé pour travailler au sein de "Tout sur l’écran production", la société de Catherine Barma. Il a ainsi été, par exemple, assistant de production pour "Tout le monde en parle" de Thierry Ardisson sur France 2.

"C’était L’émission de la télévision française… La classe !, lance-t-il avec une certaine fierté. J’y suis resté de la n°7 à la dernière. Il fallait aussi bien s’occuper de la Jaguar de Bernard Lama que de traverser Paris à minuit pour trouver le champagne préféré de l’animateur !". Le petit écran s’est éteint et Pierre-Marie Roques a passé le concours d’instituteur. Après de bonnes notes à l’écrit, le parcours s’est arrêté car il y a eu l’aventure des "Douze coups de midi". En effet, même s’il n’a donc pas digéré l’aligot servi lors de la 34e émission, l’Aveyronnais est resté au générique de ce rendez-vous suivi par des millions de téléspectateurs mais hors champ des caméras.

"Après mon élimination, une discussion de trente minutes entre deux portes avec le rédacteur en chef Thomas Séminel a porté ses fruits", se souvient le quadragénaire. Après quelques jours de vacances en couple au Sri Lanka, Pierre-Marie Roques est devenu intermittent du spectacle le 2 décembre 2010 et, depuis cette date, il travaille, notamment, pour la société Endémol, en charge des questions destinées aux candidats des "Douze coups de midi".

"J’ai carte blanche en respectant un certain cadre, des consignes", explique-t-il. Cette émission l’occupe, en moyenne, une dizaine de jours par mois. Le reste du temps, il œuvre pour d’autres sociétés comme, par exemple, celle qui alimente le jeu "Chacun son tour" sur France 2.

Malgré cette activité parisienne, Pierre-Marie Roques n’a pas coupé le cordon avec le sud. Avec l’Aveyron bien sûr et cette terre du Bassin qui nourrit toujours sa famille. Mais, il ne se contente plus de se baigner dans le Lot à la base de loisirs de Flagnac. Il a trouvé un autre plan (d’eau) : l’océan Atlantique, du côté du Pays basque.

Il pose ainsi régulièrement ses valises à Anglet, patrie de son épouse Maïana, mère de leurs deux enfants, un garçon de 5 ans et une fille de 2 ans. Deux régions qui lui ont déjà inspiré plusieurs questions. Les futurs candidats des "Douze coups de midi" sont donc invités à réviser leurs classiques aveyronno-basques. Qui sait...