Decazeville : "Le bal des vampires", de la BD au septième art

  • Une scène du film. Image fournie par le cinéma.
    Une scène du film. Image fournie par le cinéma.
Publié le
Didier Latapie

Une après-midi saignante ce mercredi à la Strada.
 

La Strada propose de revisiter les lieux hautement balisés du film d’épouvante, en proposant une version restaurée du "Bal des Vampires", de Roman Polanski, le mercredi 15 décembre à 17 h 40. Le film sera précédé, à 17 heures, d’une rencontre avec l’auteur de bande dessinée, Pascal Croci, dont l’exposition sur son "Dracula" dans le hall du cinéma se termine ce soir-là.

Ce film singulier, véritable hapax dans l’histoire du cinéma, invite à une relecture ironique et distanciée des récits gothiques. Il n’y a pas un plan ou une scène qui ne soient un commentaire critique des films d’horreur de la Hammer, la célèbre maison de production britannique. L’histoire nous projette en pleine Transylvanie, dans un froid mortel où l’on suit les aventures épiques de deux chasseurs de vampires (le titre originel est d’ailleurs "les intrépides chasseurs de vampire"). Le décorum baroque et chaotique est là pour attester d’un dérèglement généralisé du monde. Dans cet univers où la superstition et l’étrange sont la norme commune, rien d’étonnant à trouver des personnages grotesques, au corps et aux pratiques monstrueuses.

La peur devient même une convention, on ne sait jamais vraiment dans le film si l’on joue à avoir peur ou si ce sentiment est une dimension possible des personnages. Pourtant, à bien regarder l’œuvre de Polanski — et la controverse autour de la vie de l’auteur en atteste — la question du mal n’est pas une simple question rhétorique. La crainte des autres, cette idée que l’homme est un loup pour l’homme hante les récits Polanskiens, de "Rosemary’s Baby" au "Locataire".

Un glissement progressif et invisible vers une autre réalité, comme si le personnage se défaisait de sa propre peau pour découvrir l’identité maléfique qui l’habite.

Chez Polanski, le mal n’a rien de métaphysique, il renvoie à une angoisse existentielle inassignable, susceptible de faire sauter chez l’individu normal le verrou de la normalité. En ce sens, le vampire, n’est plus un être immonde, mais il redevient le personnage romantique qu’il a toujours été, ce Sisyphe empêché qui mesure la fragilité de son être.

Le film sera précédé d’une présentation par Rémy Romain sur l’esthétique du mal chez Polanski.

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