Covid-19 : les masques FFP2 au graphène déconseillés par l'Anses

  • Les masques sont utilisés depuis bientôt deux ans dans le quotidien de la population pour lutter contre le Covid-19.
    Les masques sont utilisés depuis bientôt deux ans dans le quotidien de la population pour lutter contre le Covid-19. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

L'agence de sécurité sanitaire Anses met en garde mardi 14 décembre sur l'utilisation des masques FFP2 à base de graphène. Les masques contenant cette substance potentiellement toxique ont été suspendus en France en juin dernier.

Alors que les masques sont utilisés depuis bientôt deux ans dans le quotidien de la population pour lutter contre le Covid-19, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a réalisé des recherches sur leur éventuelle toxicité.

Avant même les résultats, certains modèles de masques de protection FFP2 ont été suspendus du marché, essentiellement ceux utilisés par le personnel soignant, en raison de la présence de graphène. Ce matériau synthétique, composé d’une ou de plusieurs couches d’atomes de carbone, suscite des interrogations quant aux risques toxiques qu’il présente. En avril 2021, les autorités canadiennes ont retiré du marché plusieurs références de masques contenant du graphène sur la base d’un potentiel risque pulmonaire lié à son inhalation.

Le graphène en tant que biocide interdit en Europe

Saisie par la Direction générale de la Santé, l’Anses souligne « que les données disponibles ne mettent pas en évidence de situations d’exposition préoccupantes. Pour autant, il est impossible d’évaluer le risque pour la santé liée à l’exposition aux dérivés du graphène, en raison du manque d’information sur le graphène utilisé par les fabricants et sur la toxicité de cette substance, en particulier à long terme. »

Ainsi, elle recommande d'éviter par précaution faute de données sur la toxicité de ce matériau synthétique, l'utilisation des masques FFP2 contenant du graphène.

Si le Canada a remis ce type de masques sur le marché depuis, l’Anses a officiellement « recommandé aux autorités françaises de privilégier la mise à disposition de masques sans graphène ». Et pour cause, l’utilisation de la substance en tant que biocide (qui vise donc à détruire les bactéries et les virus) n’est pas autorisée en Europe. « Lorsque des boîtes de masques mentionnent la présence de graphène pour une activité biocide, celles-ci sont donc retirées du marché par la DGCCRF pour non-respect de la réglementation », précise le communiqué de l’Anses.

Les masques chirurgicaux ne présentent pas de risque

Les masques chirurgicaux, communément utilisés dans la population, ont également fait l'objet d'une étude. Ses conclusions « ne mettent pas en évidence de dépassement de seuils sanitaires dans les conditions d'utilisation préconisées », à savoir « un changement de masque toutes les 4 heures, un masque porté dans le bon sens, etc ». « Le respect des seuils sanitaires garantit en effet l'absence de risque pour la santé des populations, que ces substances soient inhalées ou en contact avec la peau », précise Céline Dubois, coordinatrice de cette étude au sein de l'Anses.

Pour autant, l'Agence rappelle la responsabilité des fabricants et metteurs sur le marché. Les substances chimiques présentes sur les masques chirurgicaux ne seraient pas ajoutées de manière intentionnelle par les industriels, mais résulteraient d'une contamination provenant des procédés de fabrication. L'Anses incite donc les fabricants à « prendre les mesures nécessaires pour maîtriser les sources de contamination de leurs produits », à documenter « la composition des barrettes nasales, des élastiques, ainsi que la nature des colorants utilisés » et afficher clairement « les allergènes connus sur l'emballage ». De quoi laisser penser que de nouvelles recherches pourraient être diligentées à l'avenir…

Quels sont les différents types de masques ?

Les masques de protection respiratoires (FFP), notamment utilisés par le personnel soignant, et qui répondent à des exigences européennes de sécurité et de santé vérifiées par la norme NF EN 149.

Les masques chirurgicaux, répondant également à des exigences européennes de sécurité et de santé vérifiées par la norme NF EN 14683.

Les masques textiles, réservés à un usage en dehors du système de santé et dont la production est encadrée par une note des autorités du 29 mars 2020. D'autres masques de ce type, fabriqués par les professionnels du textile ou « faits maison » sont encadrés par l'AFNOR.

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