Gynécologie : qu’est-ce que la Bartholinite ?

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    Gynécologie : qu’est-ce que la Bartholinite ?
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Destination Santé

Inflammation douloureuse localisée au niveau de l’orifice vaginale, la Bartholinite se diagnostique à l’œil nu. Quid des origines de cette atteinte et de se prise en charge ? Faisons le point.

La Bartholinite touche les glandes de Bartholin. "Situées de part et d’autre de l’orifice vaginale, elles produisent un mucus, la cyprine, qui participe à la lubrification du vagin sous l’effet de l’excitation", décrit Camille Tallet, sage-femme ostéopathe à Lyon dans l’ouvrage "Au bonheur des vulves – Le manuel antidouleur qui en a entre les jambes".

La Bartholinite, caractérisée par une inflammation ou une infection de ces glandes, touche "environ 2% des femmes au cours de leur vie". Cette infection aigue atteint le plus souvent " l’une des deux glandes".

Quels sont les symptômes ? "Un gonflement douloureux de plusieurs centimètres de diamètre, chaud et tendu." La douleur est "lancinante, surtout s’il y a un abcès, avec, parfois un écoulement de pus." Autres signes caractéristiques : "des accès de fièvre, des douleurs pendant les relations sexuelles (dyspareunie), une irritation et une gêne."

Germes, IST

Les origines possibles de la Bartholinite sont multiples :

"L’ascension de germes d’origine vaginale et sexuellement transmissibles (comme la chlamydia ou le mycoplasme) ou intestinale (entérobactéries, entérocoques Escherichia coli, anaérobies)." Ces germes "remontent dans le petit canal qui permet à la glande d’excréter la cyprine dans le vagin" ;
– Le canal qui excrète la cyprine "peut se boucher. Le mucus s’accumule alors et forme un kyste". Ce dernier "peut être anodin et ne nécessite pas de traitement, sauf s’il s’infecte" ;

Examen visuel et prélèvement

Comment le diagnostic est-il posé ? "Il est surtout visuel", souligne Camille Tallet. "Lors de l’examen de la vulve, on observe une masse douloureuse, plus rouge et souvent chaude, qui a tendance à refouler la lèvre vers l’extérieur."

Si un écoulement survient, un prélèvement bactériologique est effectué pour "identifier le germe responsable, le plus souvent d’origine digestive." En cas "d’infection sexuellement transmissible (IST), le traitement par antibiotique sera prescrit à la patiente et à son partenaire".

Parfois des ganglions inflammatoires sont ressentis à la palpation, "au niveau de l’aine. L’examen permet de déterminer s’il s’agit d’un kyste simple de la glande, d’un kyste inflammatoire des lèvres internes ou externes, ou pileux". Ou encore " d’un abcès de la cloison entre l’anus et la vagin". Enfin, une biopsie vient "éliminer le risque de cancer de la vulve".

Antibiotiques, ablation et incision

Dans la mesure du possible, " avant l’apparition d’un abcès, le traitement associe des antibiotiques à large spectre avec des antalgiques pour calmer la douleur". Autre solution : "des bains de siège* peuvent également être pratiqués 2 à 3 fois par jour pour désenflammer la zone et drainer les sécrétions."

Si la situation ne s’améliore pas après quelques jours de traitement, "et qu’un abcès s’est formé, le traitement est chirurgical. Réalisée sous anesthésie locale ou générale, l’intervention rapide consiste à inciser la glande et à drainer le pus dans l’abcès".

A noter : dans 10 à 15% des cas, la Bartholinite va récidiver. Quand la pathologie devient chronique, les soignants procèdent à la "marsupialisation" : le fait de "maintenir ouvert l’orifice de la glande pour empêcher une nouvelle obstruction, ou à l’ablation de la glande de Bartholin, réalisée après traitement antibiotique, quand la glande n’est plus infectée".

*technique consistant à s’assoir dans une bassine d’eau froide ou tempérée pendant une dizaine de minutes

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