"Nous avons besoin de main-d’œuvre"

  • Bernard Niel, au centre.
    Bernard Niel, au centre.
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JDM

Le Millavois Bernard Niel est le premier président d’Éop la née le 1er janvier dans un secteur sensible.

Depuis le 1er janvier, Bernard Niel est le président d’éop la, la nouvelle entité départementale d’aide à domicile, marque de la Mutualité française Aveyron, née de la fusion de l’UMM services (créée en 1956) et l’UDSMA (fondée en 1976), pour leurs activités de services à domicile (ménages, repassage, aide à l’autonomie, garde d’enfants, restauration à domicile, etc.). Avec une ambition déjà tracée, "celle de devenir un acteur incontournable du département" en renforçant la présence des équipes dans les sept agences du groupe désormais réunies sous une bannière jaune vif : Millau, Saint-Affrique, Roquefort, Rodez, Espalion, Villefranche-de-Rouergue.

Pourquoi avoir fusionné les deux entités en une seule ?

L’aide à domicile va devenir de plus en plus importante, notamment en Aveyron. Nous avons décidé de fédérer l’UMM services à domicile et l’UDSMA services à domicile au sein de l’association éop la. On a travaillé sur ce chantier pendant un an et demi. C’est un acte fort de la mutualité que nous avons réalisé. Dès le début, il a été décidé de mettre en place un conseil d’administration de quinze personnes mais, qu’au départ, seuls dix membres siégeraient. à savoir, cinq personnes désignées pour l’UMM et cinq autres pour l’UDSMA afin d’avoir un total équilibre. Les cinq autres places restantes sont réservées pour d’autres associations qui souhaiteraient nous rejoindre. Au sein du bureau, c’est pareil, il y a deux personnes de chaque structure.

Que pèse éop la ?

C’est aujourd’hui 290 salariés dédiés aux services à domicile répartis à travers sept agences. Avec 2 100 bénéficiaires, ce sont près de 200 000 heures effectuées auprès des personnes et 20 000 heures auprès des familles. L’objectif est de donner une nouvelle impulsion l’offre de services à domicile aveyronnaise.

Quels sont les bénéficiaires ?

Tout le monde peut prétendre à éop la. Dans l’esprit de beaucoup de personnes, les services à domicile ne concernent que les personnes âgées. C’est faux. Pour les personnes qui ont, par exemple, des horaires atypiques, nous sommes capables de proposer un accompagnement. à l’image de la garde d’enfant, les mercredis, samedis et pendant les vacances scolaires mais aussi à la sortie de la crèche, de l’école.

Vous avez été élu président d’éop la, mais vous êtes investi depuis longtemps…

J’ai 68 ans. Et cela fait plus de trente ans que je suis investi dans la mutualité. Cela correspond à mon état d’esprit. J’aime le social, l’égalité entre les gens, aider les autres, travailler en collectif. Beaucoup de projets ont vu le jour pour améliorer la qualité de vie de la population. C’est aussi un héritage familial car mon père, maître gantier, était aussi engagé dans de nombreuses structures. Je suis à l’aise dans ce secteur-là. Je suis d’abord rentré à la Mutuelle complémentaire. Au bout d’un an, j’étais nommé président de la Solidarité millavoise, qui était à l’époque la plus importante mutuelle de l’Union des mutuelles millavoises. Car au sein du conseil d’administration de l’UMM, se trouvent les représentants des mutuelles. Ensuite, je me suis retrouvé à l’UMM en qualité de vice-président et trésorier de l’UDSMA.

L’aide à domicile peine à trouver des bras…

Nous sommes structurés comme une entreprise avec des salariés, avec un chiffre d’affaires de 6 M€, ce qui n’est pas rien. L’intérêt de ce métier, c’est que l’on peut adapter ses heures de travail à sa vie personnelle. On s’adapte car notre gros problème, comme pour toutes les structures d’aide à domicile, c’est le recrutement. Ce qui est dommageable parce que nous avons de l’activité mais nous avons du mal à répondre à la demande.

à cause d’un manque de valorisation ?

C’est très compliqué. Au départ, c’était un métier qui n’était pas valorisé. Depuis le mois d’octobre, l’avenant 43 reconsidère l’aide à domicile. Désormais, on peut bénéficier d’un véritable déroulement de carrière. Avec des augmentations, des promotions, des perspectives d’évolution, des formations. Aujourd’hui, il y a par exemple des salariés qui ont vingt ans d’ancienneté et qui touchent 300 € de plus par mois. Ce n’est pas négligeable. La nouvelle communication mise en place au sein d’éop la redonne une nouvelle impulsion à ce métier.

Et vous avez des idées pour attirer ?

Nous invitons les gens à pousser notre porte, pour venir s’informer. On propose des CDI et des avantages. Notamment, on propose de mettre à disposition des voitures de service neuves, qu’ils peuvent sous certaines conditions, utiliser personnellement…

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