L’autoproduction d'électricité séduit toujours davantage dans l’Aveyron

La dynamique est "très forte", selon le directeur territorial d’Enedis Aveyron Patrick Liminana. En 2021 dans l’Aveyron, près de 700 nouveaux producteurs d’électricité ont été comptabilisés, là où la progression est de l’ordre de 400 nouveaux venus par an.

" La plupart sont des installations de petite puissance photovoltaïque, précise-t-il. Nous avons une visibilité sur les années qui viennent, et ce n’est pas près de réduire ". Ce regain d’installations porte le nombre total à 5 612 à ce jour en Aveyron, dont 945 sont en autoconsommation. Trois types d’installations sont à disposition des producteurs, comme l’explique Patrick Liminana : "Les installations de petite puissance (basse tension, inférieur à 36 kW) sont au nombre de 4 374 pour une puissance totale de 38 MW, dont 123 en autoconsommation totale, c’est-à-dire sans injections sur le réseau de distribution. 921 injectent la production non consommée sur place. Ce qui fait que 76 % de ces producteurs injectent la totalité de leur production sur le réseau de distribution".

Viennent ensuite les installations de moyenne puissance, dont la tension est comprise entre 36 kW et 250 kW. Elles sont au nombre de 1 315 pour une puissance totale de 154 MW, dont une unité en autoconsommation totale, c’est-à-dire sans injection d’électricité sur le réseau. Cinq ont fait le choix d’injecter la production non consommée. "En résumé, plus de 99 % de ces producteurs injectent la totalité de leurs productions sur le réseau de distribution", détaille le directeur territorial.

Enfin, ce sont les installations de forte puissance, dont la tension est supérieure à 250 kW, qui sont les moins nombreuses dans l’Aveyron. On en compte actuellement 36 pour une puissance totale de 44 MW (en injection totale sur le réseau de distribution), c’est-à-dire une production supérieure à celle des 4 374 "petits producteurs".

Les installations de production des particuliers se retrouvent quasi exclusivement dans la catégorie "36 kW", dans laquelle se retrouvent aussi les petites installations des collectivités et des petites entreprises. Les installations de production des agriculteurs se retrouvent principalement dans la catégorie "36 à 250 kW".

L’ensemble de ces équipements photovoltaïques fournit une puissance de 226 MW, contre 198 MW pour les 24 parcs éoliens du département et 44 MW issus de l’hydraulique.

Continuer à accompagner les mobilités électriques

Le cap de 500 000 installations de ce type vient d’être franchi en France, un phénomène poussé, selon Patrick Liminana, par la "volonté du gouvernement qui se croise, parfois, avec une volonté locale".

Outre le phénomène de cet accroissement local de l’autoproduction, Enedis, l’an passé, a enregistré près de 1 400 demandes de nouveaux consommateurs. Une dynamique là aussi "importante" (plus 20 % par rapport à 2019), au même titre que l’envolée en termes d’achat de véhicules électriques ou hybrides rechargeables, qui ont représenté 11 % des ventes en 2021 dans l’Aveyron.

Actuellement, le département compte 1 391 véhicules électriques et 629 véhicules hybrides rechargeables. Les points de charge sont 338, soit un ratio d’un point pour quatre voitures, là où il est d’1 pour 10 en France et 1 pour 7 en Occitanie. Enedis entend pour l’avenir "continuer à accompagner ce développement" selon son directeur territorial, sur les aires de services des grands axes routiers.

Un enjeu d’avenir pour l’entreprise face à une demande d’une part très gourmande en énergie et d’autre part appelée à grandir de façon "exponentielle". Sur les 15 prochaines années, Enedis et RTE prévoient un investissement de l’ordre de 300 à 600 M€ sur les aires de services, afin de les équiper en bornes de recharge rapide.

Le compteur Linky représente désormais 84 % du parc aveyronnais. Il est présenté par Enedis comme un "levier concret pour la transition écologique" du fait notamment du suivi de la consommation en temps réel ou du pilotage de la recharge des véhicules électriques. Une satisfaction pour Patrick Liminana, qui met en avant la possibilité de réparer une panne à distance, voire "avant que le consommateur ne s’en aperçoive".