Avec les Maraîchers du ciel, Clotilde Latieule réenchante l’agriculture

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  • Avec Laurie et Fanny, Clotilde (au centre) espère faire décoller très rapidement Les Maraîchers du ciel. 	DR
    Avec Laurie et Fanny, Clotilde (au centre) espère faire décoller très rapidement Les Maraîchers du ciel. DR
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Aurélien Delbouis

Rapprocher la ville de la campagne. Voilà l’objectif que s’est fixé Clotilde Latieule, cofondatrice des Maraîchers du ciel, start-up toulousaine qui installe des potagers adaptés aux toits des hypermarchés et centres commerciaux. Hébergée par 1kubator, la société qui soufflera en avril sa première bougie, entrera en phase de test dans les prochaines semaines. A Toulouse d’abord puis dans les départements d’occitanie : "Là où tout a commencé."

La valeur, c’est un fait, n’attend point le nombre des années. Clotilde Latieule en est le meilleur exemple. Tout juste diplômée de l’EIP de Toulouse, la jeune ingénieure de 25 ans vient de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale avec les Maraîchers du ciel, concept innovant qui propose aux grandes et moyennes surfaces de produire des fruits et légumes directement sur leurs toits ;

"L’idée de convertir les toits en jardin potager existe déjà mais avec Les maraîchers du ciel, nous avons pris le parti de ne cibler que les GMS", explique la cofondatrice des MDC qui mûrit son projet depuis quelques années déjà.

Née à Paris de parents originaires de Laissac et Bertholène, l’Aveyronnaise de cœur n’a jamais oublié son département. Ses racines ne sont d’ailleurs pas étrangères à son inclination pour l’agriculture. "Je pense que c’est d’abord la curiosité pour ce monde-là, un monde complètement inconnu, incompris par beaucoup de citadins qui m’a fait pencher pour l’agriculture. En ville, nous sommes totalement déconnectés, déracinés. Mais c’est vraiment à mon arrivée à Toulouse, en école d’ingénieurs de Purpan, que le déclic s’est opéré, se souvient la jeune femme. Au fil de mes stages, j’ai fait la connaissance de producteurs passionnés et passionnants qui n’avaient rien à voir avec l’image que l’on peut avoir d’eux. L’image de l’agriculteur pollueur qui ne respecte pas la nature."

Devant un tel tableau, l’étudiante se décide à relever les manches pour tenter, à son échelle, de faire évoluer les mentalités en questionnant un modèle par trop décrié. "J’avais des interrogations très fortes liées à l’alimentation : comment on produit ? Qu’est qu’on met dans nos assiettes et comment manger mieux finalement ?"

Dans le cadre de sa formation, elle atterrit "dans un lieu inconnu au beau milieu de la Norvège" pour étudier et comprendre la structure et les fonctions des agroécosystèmes complexes. Plus tard, elle file en Nouvelle-Zélande pour étudier, là encore, les tenants d’un "modèle productiviste sans être intensif" d’un élevage bovin de 3 000 ha…

De retour en France, elle effectue enfin son stage de fin d’études chez Hydropousse, une ferme urbaine en hydroponie produisant des micropousses de légumes pour les restaurateurs. La fin des études qui signe le début des Maraîchers du ciel.

À Toulouse, la jeune pousse est hébergée par 1cubator, premier réseau privé d’innovation francophone qui source et d’accompagner les porteurs de projets qui souhaitent passer de l’idée au business. Le terreau favorable pour Clotilde, Laurie et Fanny qui font pour l’heure œuvre de persuasion pour séduire les GMS régionales.

"Laurie est étudiante en génie civil et Marine en architecture. À nous trois, nous avons les compétences nécessaires pour y parvenir", s’amuse la jeune entrepreneuse qui prévoit de lancer son "projet test" d’ici au printemps sur le toit d’une grande surface toulousaine. "L’idée est ensuite de dupliquer le modèle en Occitanie – c’est important pour nous de se lancer ici, là où le projet est né – puis en France." Prometteur le concept plaît, valide Clotilde. À plus forte raison quand il est en adéquation avec la récente prise de conscience de la responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques.

"L’objectif des Maraîchers du ciel est de créer, installer et cultiver des potagers – terre et hydroponie – pour produire des fruits et légumes directement sur les lieux de vente. On valorise ainsi les circuits ultracourts, sans transport et sans emballage." Une aubaine pour les commerçants comme pour les consommateurs qui auront tout à loisir – c’est aussi l’objectif de Clotilde – d’interroger la provenance d’une tomate. "Sensibiliser et agir", le terreau le plus fertile des Maraîchers du ciel.

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