Rodez. Canoë-kayak : Marine Sansinena veut continuer à garnir son palmarès

Arrivée il y a un an et demi à Rodez, Marine Sansinena a renforcé les rangs de l’ASPTT. âgée de 30 ans, la native de Dijon avait auparavant effectué tout son parcours sportif en Bourgogne. Son histoire avec le canoë-kayak est pour le moins atypique. "J’avais peur de l’eau, ma mère a insisté pour que j’adhère au club de l’ASPTT Dijon en section canoë-kayak, mon frère était licencié et elle trouvait l’ambiance très sympa", raconte l’intéressée.

Marine Sansinena s’est vite pris au jeu. En 2002, à 11 ans, elle a embarqué pour la première fois sur un kayak. "C’était mieux pour moi, j’étais plus loin de l’eau", plaisante-t-elle. Elle a essayé par la suite un peu toutes les disciplines, avant de se tourner vers le canoë en 2007. "J’ai progressé plus vite, car je me sentais plus à l’aise qu’en kayak", commente-t-elle.

Preuve de ces progrès, les résultats ne se sont pas fait attendre. Son premier championnat de France, en 2010, s’est conclu par un premier titre. Quatre autres titres sacres nationaux ont suivi, en 2014, 2015, 2018, 2019. Précurseure dans le canoë au féminin, la Bourguignonne a enchaîné sur ce qui va devenir sa spécialité : le marathon. Elle a enchaîné les performances jusqu’à la médaille de bronze au championnat du monde, en 2015.

Marine Sansinena s’est ensuite dirigée vers des distances plus courtes pour prendre part aux Jeux olympiques. "En 2016, quelques mois avant Rio, on nous a annoncé que le marathon ne ferait pas parti du programme, mais qu’en 2020, il y serait", rapporte-t-elle. Elle s’est alors orientée vers le sprint 200 et 500 pour participer à la compétition olympique. "Cela n’a pas été facile avec mon étiquette de marathonienne", résume-t-elle.

Des objectifs olympiques contrariés l’an dernier

Après les Jeux, en 2017, la Dijonnaise est revenue à ce qui lui colle le mieux : le marathon. Elle a enrichi son palmarès par une médaille d’argent lors des championnats d’Europe en 2019. Marine Sansinena a ensuite visé une participation aux Jeux olympiques de Tokyo. Mais entre les nombreux chamboulements à l’entraînement, une préparation tronquée ou encore le report de la compétition d’un an en raison de l’épidémie de Covid, la céiste a manqué les minima, comme les autres françaises.

Ruthénoise depuis un an et demi, Marine Sansinena a rejoint son compagnon à Rodez, laissant son travail et son club bourguignon. Concilier ambitions sportives et sa nouvelle vie ruthénoise n’est pas facile, mais la multiple championne de France y croit. Trois fois par semaine, elle se rend à Pareloup, seule, pour parfaire sa préparation malgré des températures à ne pas mettre un canard sur l’eau. Actuellement, les après-midi, elle court après son travail, souvent avec son compagnon, et s’exige trois séances de musculature par semaine à l’ASPTT, son club. "En hiver, je jongle avec les températures, le lac, la course à pied, la salle, précise-t-elle. Je programme les séances en fonction du temps. J’ai aussi du matériel chez moi pour compléter ma préparation."

Marine garde intacte ses ambitions, être encore en équipe de France marathon. Elle a d’ailleurs déjà coché le 30 avril, date de la sélection. Suivent les championnats d’Europe début juillet, au Danemark, et championnats de France fin septembre, dans le Lot, pour finir l’année avec les championnats du monde en octobre, au Portugal.