Économie : les voyants restent au vert pour les entreprises aveyronnaises

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  • Le BTP est bien reparti, même si la commande publique reste « atone ».
    Le BTP est bien reparti, même si la commande publique reste « atone ». José A. Torres
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Chaque année, la Banque de France effectue une analyse de la santé financière des entreprises à l’aune de plusieurs facteurs, et notamment des données bancaires.

L’économie aveyronnaise tient la forme. Depuis plusieurs mois, toutes les composantes qui sont en mesure d’évaluer la santé des entreprises du département ne cessent de le répéter : tout va bien, et le principal frein reste le recrutement, qui est très compliqué, dans un département très proche du plein-emploi. C’est également le discours qu’à tenu jeudi François Jeambrun, le directeur de la Banque de France en Aveyron, lors de son point annuel.

Chaque année en effet, l’institution, effectue un baromètre de l’économie régionale, avec une déclinaison départementale, en sondant un panel représentatif d’entreprises, 130 pour l’Aveyron, mais également en analysant d’autres facteurs, notamment bancaires. Cette étude permet de tirer une analyse assez précise de la situation.

L’emploi est reparti à la hausse

Si les différentes aides de l’État, de la Région ou des collectivités locales avaient permis de limiter la casse, 2020 a quand même été une année destructrice d’emplois. Pour autant, en Aveyron comme ailleurs, la situation s’est clairement renversée en 2021. Selon les statistiques de l’Insee, à la fin du troisième trimestre de l’année 2021, l’emploi était, en Aveyron, 1,7 point au-dessus de la donnée de la fin de l’année 2019, avant la crise sanitaire. Un chiffre largement supérieur à la donnée nationale (1,2 point), mais en dessous du niveau régional (2 points).

Cet écart avec l’Occitanie s’explique par le niveau de chômage très bas en Aveyron comparé au reste de la région. Avec un nombre de demandeurs d’emploi à 5,8 % dans le département et en dessous de 5 % dans le Ruthénois, les acteurs économiques estiment qu’on est proche du plein-emploi. Et cela a pour conséquence de rendre beaucoup plus difficile l’embauche pour les entreprises, qui en ont pourtant besoin, puisque dans de nombreux domaines, les carnets de commandes sont pleins.

Dans le détail, la création d’emplois s’est faite dans le service (+2,7 points) et dans la construction (+2,5). À l’échelle macroéconomique, seule l’industrie est encore dans le dur (-1,2 %).

Aéronautique et automobile en souffrance

Les services et la construction vont bien, même s’il reste encore des freins dans la restauration, avec les incertitudes liées aux restrictions sanitaires et, pour le BTP avec une commande publique "atone", c’est bien l’industrie qui est le secteur le plus en difficulté. La croissance est revenue dans certains domaines, mais pas encore totalement dans l’aéronautique et l’automobile, où la reprise est plus lente. En Aveyron, les sous-traitants dans ces deux domaines sont également concernés.

Troisième domaine important de l’industrie aveyronnaise, l’agroalimentaire, a également des chiffres de croissance relativement faibles. Mais là, il ne faut pas y voir de point noir. "C’est un domaine qui avait peu perdu en 2020 avec la crise sanitaire, note le directeur de la Banque de France. Il monte donc faiblement en 2021, mais tout laisse à croire que la croissance va continuer. Les indicateurs sont positifs, sauf pour la filière porcine, qui est en grande difficulté."

Une situation nationale, liée à une baisse des exportations vers la Chine et une chute des cours, qui a également des répercussions au niveau départemental. Les filières fromagères, elles, vont bien. "Le marché du roquefort est en repli depuis quelques années, mais les entreprises ont réussi à compenser grâce à la diversification", analyse François Jeambrun.

Les PGE ont été absorbés dans la dette

Fin novembre, la dette des entreprises aveyronnaises était de 3,424 milliards d’euros. Un niveau proche de celui d’avant crise. Cela signifie que dans l’ensemble, les prêts garantis d’État, ont été absorbés. "On observe qu’on était plutôt sur des PGE de confort, note le directeur de la banque de France. Ces prêts se sont retrouvés dans la trésorerie des entreprises."

Et s’il reste forcément quelques cas difficiles, ceux-là semblent marginaux à l’échelle des milliers d’entreprises concernées par ces prêts. Du côté de la santé financière des entreprises, la situation est également bonne, selon la Banque de France, qui a, parmi ses missions d’établir une « cote de crédit » des structures réalisant plus de 750 000 € de chiffre d’affaires. Une donnée qui sert ensuite aux banques au moment d’accorder ou non des crédits. Et en la matière, 70 % des entreprises sont jugées excellentes (25 %), favorables (16 %) ou assez favorables (29 %), quand le chiffre est de 60,5 % au niveau national.

Les ménages n’ont jamais autant emprunté

Les ménages aveyronnais sont endettés à hauteur de 4,950 milliards d’euros. Un niveau en très forte progression depuis 2018 (+15 %). 300 millions d’euros de crédits ont été accordés aux Aveyronnais en 2021. Et comme ces crédits sont principalement constitués d’emprunts immobiliers, il s’agit d’une bonne nouvelle. En effet, non seulement cela augmente la richesse patrimoniale des ménages, mais cela a aussi pour effet de faire travailler les entreprises du bâtiment dans la construction ou dans la restauration.

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