Athlétisme : le parcours de cross de Rodez est-il trop dur pour accueillir de grands événements ?

Abonnés
  • Vabre a souvent été le théâtre des Régionaux, mais jamais des championnats de France.
    Vabre a souvent été le théâtre des Régionaux, mais jamais des championnats de France. JLB
Publié le
Vincent Nael

Le tracé de Vabre a été plébiscité par les spécialistes, dimanche 20 février à l'occasion des championnats d'Occitanie de cross.

"J’ai rarement vu un parcours aussi difficile et pourtant, j’en ai fait ! Je suis licencié à Montpellier, mais j’ai grandi en Bretagne. Et là-bas, les cross sont réputés pour être particulièrement compliqués. Le seul qui m’a fait plus souffrir qu’ici, c’est celui de Plouay, dans le Morbihan. Donc c’est vous dire…" Le champion d’Occitanie junior Sven Durand, facile vainqueur dans sa catégorie dimanche 20 février à Vabre, confie sa surprise d’être tombé sur un tel tracé dans la région. Et encore, lui n’en a bavé "que" sur 5 780 mètres pendant 20’54’’, là où les seniors masculins ont dû se coltiner les 9 180.

Jusqu’à y laisser une chaussure !

Dont les multiples difficultés sont présentées par Alain Cabaniols, président du Stade Rodez athlétisme et l’un des dessinateurs du circuit : "On commence par un départ en faux plat montant puis on enchaîne sur des passages compliqués dans les bois, où les appuis sont difficiles à trouver. Ensuite, il y a un long virage tellement boueux qu’on a été obligé de le refaire en plein milieu de la journée car de plus en plus de participants y laissaient une chaussure ! (rires) À partir de 1 800 m de course, c’est la fameuse montée de 300, la plus dure du parcours. Derrière, ça n’arrête pas de grimper et de descendre jusqu’à la ligne droite de 180 m qui mène à l’arrivée."

Une aventure dantesque, mais appréciée par nombre de puristes. "C’est le plus beau tracé, estime le Sud-Aveyronnais Maël Alric, qui l’a bouclé en 33’46’’ pour terminer 7e chez les seniors. Il y a de la boue, des bosses, des descentes, du spectacle… bref, c’est un vrai cross."

La nouvelle championne régionale, Mathilde Sagnes (Esclops d’Azun), n’a pas dit autre chose avant lui, après un temps de 28’49’’ sur 6 980 m : "Je me suis régalée ! C’est un parcours qui demande de garder beaucoup de lucidité, mais franchement, merci aux organisateurs. Et aussi aux spectateurs car j’ai eu plein d’encouragements tout le long."

"Je préfère un terrain comme ça qu’un roulant où il faut être à fond tout le temps, juge la Ruthénoise Emy Dunet, deuxième en catégorie benjamine (1 780 m en 7’32’’). Au moins, là, c’est vraiment tactique. "

Seul l’Espalionnais Jean-René Delance, 12e du classement master, marque son opposition : "Je préfère les plus plats car cette semaine, j’ai dû vraiment me ménager pour arriver avec le plus de jus possible. Si t’as mal aux jambes dès le premier tour, c’est déjà fini. " "C’est tellement dur que même un mec qui fait 28’sur un 10 000 n’est pas sûr de gagner, image le speaker fédéral Philippe Aubert. C’est dommage qu’il n’y ait plus de tracé comme ça aux championnats de France. Maintenant, on n’organise ça que sur des hippodromes…" De quoi attrister aussi le Bordelais Michaël Gras, sacré champion d’Occitanie en 32’50’’ sous les couleurs d’Alès : "J’aimerais bien vivre des Nationaux dans un tel lieu, c’est dommage."

L’appel du pied aux collectivités

Est-ce réellement infaisable ? "Ça ferait un super parcours pour les ‘‘France’’, tranche la commissaire de course Patricia Alt, venue de Souvignargues (Gard). Les derniers ont bien eu lieu à Montauban, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible ici." Le président du comité du Tarn-et-Garonne Denis Arcuset abonde : "On avait mis ça en place sur un hippodrome, c’est vrai, mais le parcours de Vabre n’en reste pas moins idéal ! On avait été énormément critiqué au début parce qu’il fallait aller retirer les dossards en ville avant de se rendre sur la course. Mais au final, avec les navettes en bus, on a eu des bons retours alors qu’on avait environ 15 000 personnes sur le site ! "

"Le problème, c’est qu’il nous faudrait pouvoir disposer de parkings dans toute l’agglomération et de transports en commun durant l’ensemble de la journée", pointe Alain Cabaniols. Philippe Aubert demande : "Les collectivités vont-elles suivre ?" "On avait eu un fort soutien de la Ville, de l’Agglo et du conseil départemental…", conclut Denis Arcuset dans un sourire. Le message est passé.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?