Philips rappelle "trop lentement" ses respirateurs représentant "un "risque pour la santé"

  • Malgré la révélation de risques pour la santé causés par le respirateur Philips contre l’apnée du sommeil, 93 % des 370 000 appareils en circulation en France n’ont toujours pas été remplacés.
    Malgré la révélation de risques pour la santé causés par le respirateur Philips contre l’apnée du sommeil, 93 % des 370 000 appareils en circulation en France n’ont toujours pas été remplacés. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

L’Agence nationale de santé et du médicament a évoqué un potentiel « risque cancérigène » des appareils Philips permettant de lutter contre l’apnée du sommeil. Les autorités sanitaires vont contraindre le groupe industriel à accélérer le remplacement de ces respirateurs défectueux.

Il y a plusieurs semaines, l’entreprise Philips a rappelé des appareils jugés dangereux, utilisés contre les apnées du sommeil. Selon BFMTV-RMC , certains patients interrogent le lien entre les appareils et l’apparition de cancers.

« Nous mettons tout en œuvre pour contraindre Philips à accélérer le remplacement de ces machines », a déclaré lors d’une conférence de presse, mardi 8 février, Caroline Semaille, directrice adjointe de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Philips a rappelé 370 000 appareils contre l’apnée du sommeil en France et plusieurs millions dans le monde. Dans l’Hexagone, 4 % des Français sont touchés par cette pathologie. Ces appareils contiennent une mousse insonorisante qui présenterait des risques pour la santé.

Seuls 7 % des appareils récupérés

« Maux de tête, irritation, toxicité, effets cancérigènes », reconnaît la marque. Sur les 370 000, seuls 25 000 appareils ont été récupérés en huit mois. Les autorités françaises regrettent une trop grande lenteur de Philips à remplacer les appareils défectueux. Le groupe n’a, selon l’ANSM, remplacé que 7 % des respirateurs en cause.

La situation n’est « plus acceptable, a regretté Mme Semaille. Nous allons prendre […] dans les jours qui viennent une décision forte de police sanitaire. »

Cette mesure a une valeur contraignante pour le groupe qui s’expose donc à des poursuites pénales s’il n’y répond pas. L’ANSM demande en premier lieu que trois quarts des appareils soient remplacés d’ici à la fin juin.

L’autorité veut aussi que Philips engage une étude précise des risques représentés par ses appareils, tout en envisageant d’en mener une par ses propres moyens à partir des données de l’Assurance maladie.

Des patients inquiets

La plupart des utilisateurs de ce produit ignoreraient la dangerosité des appareils. RMC a rencontré un patient, prénommé Mathieu, 44 ans, qui a développé un cancer des ganglions. « J’ai appris par hasard qu’il y avait une campagne de rappel de mon appareil d’apnée du sommeil, explique-t-il. Je souhaiterais savoir pourquoi je n’ai pas été contacté depuis le mois de mai par Philips […] La question la plus importante, c’est savoir si la machine est responsable de mon cancer. »

Un autre patient Dimitri, est contraint de conserver son appareil en attendant d’en obtenir un autre : « Si c’est pour mettre quelque chose dans le nez qui est dangereux, qui est cancérigène… Ça m’inquiète », confie-t-il à nos confrères.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France, recommande elle aussi de continuer le traitement, « compte tenu de l’incapacité du fabricant à remplacer l’ensemble des machines ». L’ANSM a pourtant confié à RMC qu’au « vu des données transmises par Philips, un risque cancérigène ne peut être exclu ».

Les associations dénoncent une incohérence des consignes données aux patients. « Il vaut mieux conserver un appareil défectueux plutôt que ne plus avoir d’appareil du tout », a assuré Caroline Semaille.

Un avocat lance une procédure collective

Plus de 370 000 appareils circulent en France. Face à cette situation, l’avocat Christophe Lèguevaques a décidé d’agir et lance une procédure collective contre Philips, rapporte Le Parisien. Les personnes concernées souhaitant se joindre à l’action en justice peuvent d’ores et déjà s’inscrire sur la plateforme MyLeo Legal.

RESPIRATORGATE PHILIPS : ouverture de l'action collective https://t.co/pz9aTwH6P1 @asso_ffaair @MySMARTcab

— Christophe LEGUEVAQUES (@CLeguevaques31) February 11, 2022
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