Covid-19 : des centaines de millions de doses de vaccins jetées à la poubelle

  • Le vaccin Pfizer arrive en tête des doses gaspillées.
    Le vaccin Pfizer arrive en tête des doses gaspillées. ML - Mickaël Anisset
Publié le
Centre Presse Aveyron

Des vaccins périmés, en raison d’une gestion défaillante ou d’une méfiance du public. En France, 218 000 doses d'AstraZeneca ont été détruites.

L’ampleur du gâchis interroge. Alors qu’un tiers de la population mondiale n’a reçu aucune dose de vaccin contre la pandémie, plus de 240 millions de doses n’ont pas été utilisées et ont fini par dépasser leur date de péremption dans les stocks nationaux des pays riches, révèle une enquête menée dans le cadre de #followthedoses, un projet journalistique international financé par Investigative Journalism for Europe.

Le vaccin Pfizer, le plus utilisé dans les pays du Nord, arrive en tête des doses gaspillées avec 73 % du total, nous apprend cette enquête publiée notamment par Le Monde. Pour rappel, sa durée de vie est de six mois environ.

Des doses enterrées au bulldozer

Vient ensuite le vaccin AstraZeneca, qui représente 18 % des doses périmées dans le monde.
En France, ce ne sont pas moins de 218 000 doses de ce vaccin (à 2 € l’unité) qui n’auraient pas été utilisées avant leur date limite, selon la Direction générale de la santé (DGS). Ces chiffres sont sûrement liés à la méfiance envers ce vaccin AstraZeneca, depuis que son utilisation a été restreinte aux plus de 55 ans, en raison de risques limités de thrombose. Plus inquiétant encore, cette estimation, réalisée par la société d’analyse de données de santé Airfinity, basée à Londres, est forcément sous-estimée, car ces chiffres ne concernent que les pays riches.

Selon Sarah Harper, sa porte-parole, interrogée par le quotidien du soir, il est "hautement probable" que le nombre de doses périmées au sein des pays pauvres dépasse le bilan déjà affolant des pays riches. De très nombreuses doses livrées par certains pays riches à des pays du Sud via des accords ou le programme international Covax disposaient, en effet, de durée de vie très courte.

Plus de 100 millions de doses ont même été refusées par des bénéficiaires rien que sur le mois de décembre 2021. Certains sont bien arrivés en Afrique, au Nigeria notamment, mais la chaîne d’approvisionnement n’a pas permis de les utiliser à temps et 1 million de doses ont été enterrées au bulldozer dans la décharge à ciel ouvert de Gosa.

Selon l’enquête réalisée notamment par Le Monde, après avoir acheté une grande partie de la production mondiale de vaccins en début d’épidémie, les Occidentaux se sont retrouvés avec des excédents de vaccins sans avoir anticipé les obstacles juridiques et logistiques qui les attendaient sur le chemin du don ou de revente.

"Trop peu de transparence"

"Les fabricants ont tendance à dicter des conditions aux États membres de l’Union européenne et aux pays bénéficiaires des dons, ce qui rend pratiquement impossible une réponse rapide face à la demande d’aide internationale", révélait le secrétaire d’État allemand à la santé, Thomas Steffen, en octobre 2021.

"Trop souvent, les pays reçoivent des livraisons non programmées de doses proches de leur expiration, avec trop peu de transparence sur quand les doses arrivent, quel vaccin et en quelle quantité", expliquait dès décembre 2021 Tedros Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Repères

21 687 malades étaient hospitalisés en France ce mercredi en lien avec le Covid-19 (contre 21 300 mardi)

1 546 en soins intensifs, contre 1 538 la veille.

169 024 cas et 132 décès ont été enregistrés en 24 heures.

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