Guerre en Ukraine : massacre à Boutcha, le président Zelensky dénonce "un génocide"

La France condamne les "exactions massives" commises par l’armée russe dans les villes d’Ukraine qu’elle occupait ces dernières semaines, en particulier à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, a déclaré ce dimanche Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères. "Je condamne avec la plus grande fermeté de tels actes constitutifs, s’ils sont confirmés, de crimes de guerre", dit-il dans un communiqué. Le chef de la diplomatie française précise également que Paris va travailler avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour que ces actes « ne restent pas impunis et que leurs responsables soient jugés et condamnés ».

"Les Russes devront répondre de ces crimes"

L’émotion est générale depuis ce samedi soir et la révélation d’exactions commises par les forces russes après leurs retraits de plusieurs villes ukrainiennes. Mais l’image la plus forte, ce sont ces corps gisant dans les rues de Boutcha, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kiev, la capitale ukrainienne. Chef des secours locaux, Serhii Kaplytchny a montré à des journalistes le site sur lequel une fosse contenant 57 cadavres a été découverte. Et dimanche, les autorités annonçaient avoir retrouvé les cadavres de 410 civils dans la région de Kiev.

Dans un tweet publié ce dimanche, Emmanuel Macron estime que "les autorités russes devront répondre de ces crimes". "Les images qui nous parviennent de Boutcha, ville libérée près de Kiev, sont insoutenables. Dans les rues, des centaines de civils lâchement assassinés. Ma compassion pour les victimes, ma solidarité avec les Ukrainiens", écrit-il.

Un "terrible crime de guerre"

D’autres personnalités, en Europe, ont réagi à ce qui risque d’être considéré comme l’acte de trop. Ainsi, Robert Habecki, le vice-chancelier allemand, a dénoncé un "terrible crime de guerre". Pour lui, "ce terrible crime de guerre ne peut pas rester sans réponse". Il juge souhaitable un "renforcement des sanctions".

De son côté, l’Union européenne a accusé l’armée russe de s’être rendue coupable d’"atrocités" autour de Kiev, en particulier à Boutcha dont au moins 300 habitants ont été tués par les forces d’occupation et où les corps de civils jonchaient encore les rues ce week-end, selon le maire de la ville. "Choqué par la nouvelle des atrocités commises par les forces russes. L’UE aide l’Ukraine à documenter les crimes de guerre", a écrit le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, sur Twitter, en souhaitant que la Cour internationale de Justice (CIJ) de l’ONU se saisisse de tous les cas de crimes de guerre présumés