La taille des abeilles de montagne se rétrécit sous l'effet du réchauffement climatique

  • Les abeilles qui vivent dans les régions montagneuses sont plus vulnérables aux changements climatiques.
    Les abeilles qui vivent dans les régions montagneuses sont plus vulnérables aux changements climatiques. Trollinho / Unsplash
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les abeilles qui vivent dans les régions montagneuses sont plus vulnérables aux changements climatiques. Une équipe de scientifiques a constaté que des températures plus douces au printemps et une fonte des neiges précoce contribueraient à réduire la taille corporelle de ces insectes pollinisateurs.

Les changements climatiques ont de réels impacts sur le développement des espèces animales. Pour mieux réguler leur température interne, de nombreuses espèces se voient contraintes de modifier leur morphologie. Si certaines rétrécissent, d'autres modifient la morphologie d'organes précis tels que leur queue, leur bec ou leur patte, comme c'est le cas des perroquets australiens ou des chauves-souris.

Une nouvelle étude, cette fois réalisée sur des abeilles, établit un constat similaire. D'après cette recherche parue dans Proceedings of Royal Society B, ces insectes pollinisateurs sont vulnérables au réchauffement climatique, en particulier ceux qui vivent dans les régions montagneuses exposées aux fontes de neige précoces et aux températures printanières clémentes.

Au total, les chercheurs ont observé 154 espèces d'abeilles pendant huit ans consécutifs dans une région subalpine des montagnes Rocheuses (États-Unis) particulièrement sensible au réchauffement climatique. L'objectif était de déterminer la manière dont ces abeilles s'adaptent aux changements des conditions climatiques de leur lieu d'habitat.

"Nous avons constaté que l'abondance relative des abeilles de grande taille qui construisent des rayons et vivent dans les cavités diminuait avec l'augmentation des températures, tandis que celle des abeilles plus petites qui nichent dans le sol augmentait. En outre, les abeilles dont le régime alimentaire est plus étroit ont vu leur abondance relative augmenter avec la diminution des précipitations", constatent les chercheurs.

La diminution du manteau neigeux a également été associée à une réduction de l'abondance relative des abeilles qui ont hiverné, ce qui suggère que les conditions d'hivernage peuvent affecter la taille du corps des insectes, ainsi que la teneur en lipides de leur organisme et donc menacer leur survie.

"Dans l'ensemble, nos résultats montrent comment le changement climatique peut remodeler les communautés d'abeilles pollinisatrices, les abeilles présentant certaines caractéristiques augmentant en abondance et d'autres diminuant, ce qui pourrait conduire à de nouvelles interactions plantes-pollinisateurs et à des changements dans la reproduction des plantes", concluent les scientifiques.

Mais d'après l'étude, les abeilles ne sont pas les seuls insectes pollinisateurs menacés par ce danger : les bourdons, qui ont une moindre tolérance à la chaleur, pourraient se faire moins nombreux. Ce qui, selon les chercheurs, pourrait entraîner des "effets en cascade" sur les écosystèmes.

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