Les cas de rougeole progressent de 80 % dans le monde, le cri d'alarme de l'Unicef et de l'OMS

Les "perturbations liées à la pandémie" de Covid-19, ainsi que "l'aggravation des inégalités en matière d'accès aux vaccins" ont grandement favorisé une flambée épidémique de la rougeole dans le monde, alertent l'Unicef et l'OMS (Organisation mondiale de la Santé).

"Quelque 17 338 cas de rougeole ont été recensés dans le monde en janvier et février 2022, contre 9 665 au cours des deux premiers mois de l’année 2021". Soit une augmentation de 79 %. "Les organisations s’inquiètent du fait que les flambées de rougeole puissent également laisser présager d’autres épidémies de maladies se propageant plus lentement", décrit le rapport publié mercredi 27 avril.

Des millions d'enfants dans le viseur de la rougeole

La Somalie, le Yémen, le Nigéria, l’Afghanistan et l’Éthiopie sont les pays les plus touchés depuis 2021 par la rougeole. "La surcharge des systèmes de santé, dans le sillage de la pandémie de COVID-19, a conduit à l’interruption des services de vaccination. Or, nous constatons aujourd’hui la résurgence de maladies mortelles telles que la rougeole, et les conséquences de ces perturbations se feront sentir pendant plusieurs décennies en ce qui concerne d’autres maladies", commente le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

En 2020, 23 millions d’enfants (3,7 millions de plus qu’en 2019) n’ont pas reçu les vaccins infantiles de base dans le cadre des services de santé de routine, "soit le chiffre le plus élevé depuis 2009". La rougeole inquiète d'autant plus qu'il s'agit d'une maladie extrêmement contagieuse, et qui peut mettre en jeu le pronostic vital.

Le virus de la rougeole affaiblit le système immunitaire et rend l'enfant plus vulnérable pendant plusieurs mois à d'autres maladies infectieuses, telles que la pneumonie et la diarrhée. "En plus d’être une maladie dangereuse et potentiellement mortelle, la rougeole est un signe avant-coureur qui révèle des lacunes dans la couverture vaccinale à l’échelle du globe – des lacunes dont pâtiront les enfants vulnérables", ajoute Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.