À Albi, France Gerbal-Medalle conjugue tourisme et environnement

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  • France Gerbal-Medalle : "Dans le tourisme, ce n’est pas uniquement le côté "bord de mer" qui est intéressant."	ReproCP
    France Gerbal-Medalle : "Dans le tourisme, ce n’est pas uniquement le côté "bord de mer" qui est intéressant." ReproCP
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Aurélien Delbouis

Elle qui n’a jamais voulu choisir entre tourisme et viticulture a fondé AOC Tourisme & environnement en 2009, un bureau d’études qui vise à valoriser les productions locales et les territoires qui les abritent.

De ses racines aveyronnaises solidement ancrées du côté de Saint-Geniez-d’Olt, France Gerbal-Medalle a gardé un attachement certain pour tout ce qui participe de la ruralité.

"C’est de là, en effet, qu’est née mon envie de mettre en avant ces territoires si importants pour l’économie d’un pays." Fondatrice du bureau d’études AOC Tourisme & Environnement, l’Albigeoise d’adoption travaille ainsi aujourd’hui à la valorisation des productions de qualité avec une préférence marquée pour la viticulture, qui demeure son sujet de prédilection.

Docteur en géographie, passée par l’école du vin avant de prendre la direction de l’Office de tourisme Lislois, France Gerbal-Medalle consacre son temps et son énergie à "la mise en désir" de ces territoires qui selon elle, ont profité de la crise sanitaire pour se rappeler aux touristes français. Le Covid ayant – de ce point de vue là uniquement – été profitable à la région Occitanie.

Du fait des contraintes de déplacement engendrées par la pandémie, "les urbains qui avaient pris l’habitude de voyager à l’étranger, de prendre l’avion pour de courts séjours, ont redécouvert l’Occitanie, une région rurale épargnée par la surdensité démographique, une région magnifique, où l’on mange bien et où l’on aime prendre son temps."

Un sursaut touristique que se doivent, en revanche, de confirmer les professionnels du secteur en prenant soin de ne pas dénaturer l’offre. Mieux, "de monter en gamme, explique la fondatrice d’AOC, sans céder au tourisme de masse en travaillant davantage pour que les visiteurs restent plus longtemps et s’intéressent davantage à la vie du territoire. A la façon dont on l’utilise, comment on y vit, comment on y grandit. C’est ça qui est important."

Roquefort & Transhumance

Toujours prête à actionner un tel levier, elle explique : "Le tourisme, ce n’est pas uniquement le côté plage et bord de mer. Il faut regarder plutôt ce qu’il peut amener comme économie sur un territoire, comme emplois et donc comme liens. Certains petits commerces par exemple, restent ouverts à l’année uniquement parce qu’ils font assez de chiffres pendant la saison estivale pour se permettre de proposer des services tout le reste de l’année."

Ainsi posée, la philosophie d’AOC Tourisme & Environnement infuse très largement en Occitanie qui reste le marché de prédilection du bureau d’études. "Nous avons travaillé dernièrement avec l’Office de tourisme de Roquefort sur la valorisation de cette production auprès des touristes ainsi que sur la stratégie touristique… Nous collaborons aussi avec d’Adefpat et le Parc National régional de l’Aubrac pour analyser le positionnement à venir de la transhumance en Aubrac. L’événement a 40 ans, il faut donc à la fois redynamiser un peu la communication mais aussi travailler sur le positionnement, la mise en avant de la filière. Le but n’étant pas de faire venir plus de monde sur la fête qui est déjà très courue mais de la faire vivre sur l’année en attirant de nouveaux bénévoles, en lançant de nouvelles idées pour que chacun se réapproprie cet événement si important pour le territoire et la valorisation de la filière viande."

Pour en terminer avec le département, passons enfin par le vignoble de Marcillac qu’elle ne quitte jamais des yeux. "J’observe beaucoup ce qui s’est fait sur Marcillac, une appellation qui s’est renouvelée complètement en termes d’image, d’assemblage, de goûts. C’est aussi un vignoble qui s’est beaucoup investi sur la haute valeur environnementale qui prend en compte le paysage et la notion de préservation du paysage. Tout ça participe entièrement au succès de ce beau vignoble."

Si elle n’a jamais voulu choisir entre tourisme et viticulture, France Gerbal-Medalle ne compte pas, non plus, renoncer à l’enseignement qui l’occupe de plus en plus. Responsable de la filière Œnotourisme & marketing du vin pour les étudiants de la Toulouse Business School (TBS), cette passionnée n’aime rien de moins que de partager ses connaissances. "J’aime transmettre, de plus en plus. Surtout sur des filières qui permettent de faire du lien et de la pédagogie sur des thématiques telles que l’environnement et sur l’impact sociétal de telle ou telle pratique."

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