Valady. La soirée sur le thème des migrants à Calais a captivé le public

Les "Jeudis en questions" s’étaient donné rendez-vous la semaine dernière au Trublion pour présenter le sujet des migrants à Calais. Joe Dasnière, "bourlingueuse de la vie", a témoigné de ses séjours à Calais dans la Jungle, les jungles plutôt, car les campements, en attendant la traversée, sont déchirés, détruits, tous les jeudis par les forces de l’ordre.

"Elle avait accroché quelques photos et des textes, reflets poétiques d’une existence éphémère, de vies venues d’Asie ou d’Afrique à travers l’Europe, fuyant les guerres et leur cortège de douleurs et famines, et là, sans accueil officiel et bienveillant, mais plutôt hostile quand il n’est pas malveillant. Ils sont jeunes, peu de femmes, et veulent se rapprocher d’un membre de la famille déjà sur place, pour gagner des sous à renvoyer au pays", dit-elle en se rappelant de bons moments passés ensemble, à plaisanter et rire en anglais, leur langue du voyage et du pays qui est au bout de leur quête. En début de soirée, les associations invitées (Ligue des droits humains, Collectif des migrants de Rodez, Jamais sans ToiT, Môme au chaud) avaient décrit leurs activités : aide au logement, démarches administratives pour obtenir des titres de séjour, accès aux associations d’entraide, aux soins, Restos du cœur… Le débat qui a suivi a permis de découvrir l’organisation des passeurs, telle une agence de voyages, avec passages retenus et planifiés de jeunes disposant de moyens financiers… mais peu de pauvres, condamnés à rester dans les misères et dangers du pays. Il a également été question des "dublinés" qui ne peuvent demander l’asile que dans le pays d’Europe où ils ont mis le premier pied, alors qu’ils ne veulent être que de passage pour avoir l’asile en Grande Bretagne.

"Il y a urgence à régler ces problèmes à Bruxelles pour plus d’humanité et éteindre la race des passeurs". C’est sur cette conclusion unanime que les "Jeudis en questions" ont clôturé la soirée et annoncé leur prochain rendez-vous pour la fin juin.