Decazeville : mouvement de grève à la société Iso d’Oc

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  • Une partie des salariés en grève, en arrêt de travail ou ex-salariés qui se sont réunis hier matin devant la société.
    Une partie des salariés en grève, en arrêt de travail ou ex-salariés qui se sont réunis hier matin devant la société. DDM/BHSP
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BHSP

Ce lundi matin, une dizaine de salariés en activité, en arrêt de travail ou ex-salariés se sont réunis sans en bloquer l’accès, devant les locaux de la société Iso d’Oc, rue Gambetta à Decazeville, spécialisée dans l’isolation des bâtiments.

La société Iso d’Oc a été fondée en novembre 2019 par Bruno Leleu, par ailleurs conseiller régional RN d’Occitanie depuis 2021, délégué départemental RN en Aveyron et candidat RN aux élections législatives sur la 2e circonscription. Les griefs des salariés portent sur plusieurs points.
D’une part sur les salaires : certains indiquent ne pas avoir été payés depuis deux mois, d’autres ont bien été payés et le chèque encaissé mais l’argent a ensuite été retiré de leurs comptes pour défaut de provision de l’émetteur.
Un salarié en arrêt dénonce le non-versement de ses indemnités journalières en dépit de la subrogation.
Les salariés déplorent le non-paiement des paniers-repas et le fait qu’ils doivent parfois avancer des frais de carburant quand la carte de la société ne fonctionne pas ; avec un remboursement aléatoire.
D’autre part l’hygiène et la sécurité : « Il n’y a pas de WC dans les locaux rue Gambetta. À l’entrepôt, il y a des WC mais sans eau, pas d’eau, pas de douche, or la laine de verre est abrasive et il faut de l’eau pour être soulagé. On n’a pas de visite médicale. Il manque des équipements de sécurité comme les harnais quand on travaille en hauteur ou des casques ». Ils dénoncent par ailleurs un parc de véhicules dont certains seraient dépourvus d’assurance, des contrôles techniques pas à jour et un état de certains pneus dangereux.

CGT : « Nous allons aider ces salariés »

Ils déplorent par ailleurs des comportements et propos agressifs de leur employeur à leur encontre ; et le fait que la neutralité politique dans les locaux professionnels ne serait pas respectée en raison d’activités politiques en leur sein.
Les salariés concernés ont fait appel à la CGT pour les accompagner dans leur démarche : « Je suis époustouflée de voir qu’à Decazeville on peut faire travailler des salariés dans ces conditions d’insécurité et manque d’hygiène. Nous allons aider ces salariés afin qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Nous allons saisir les services de l’Etat pour tous les points à régler dont bon nombre sont inacceptables », conclut Laurence Cahors, secrétaire de l’union locale CGT.
Le mouvement de grève pourrait se poursuivre aujourd’hui.

Bruno Leleu explique, réfute et hausse le ton

Contacté, Bruno Leleu estime être confronté « A une volonté systématique de certains ex-salariés de vouloir me nuire ».
Il reconnaît certes « Un problème concernant trois ou quatre malheureux chèques. Il y a eu un problème de facturation. On a changé de récolteur en début d’année suite au changement de législation. Il y a donc eu un décalage de contrôle et de paiement de la part du prestataire. Nous sommes payés à 90 jours. J’ai réinjecté près de 110 000 € de fonds propres dans la société, mais on a payé les charges prioritaires dont l’Ursaff. Tous les organismes ont été payés. On est aujourd’hui lundi, la banque est fermée. Le problème des chèques sera réglé dans les prochains jours ». Pour tout le reste, Bruno Leleu réfute les allégations des salariés : « Nous avons tous les matériels de sécurité et ils sont mis à disposition, nous avons été contrôlés par l’inspection du travail ; tous les véhicules sont assurés. Pour les contrôles techniques, les pneus et réparations, nous avons des comptes ouverts chez des professionnels ; il revient aux salariés qui utilisent les véhicules d’en faire le suivi. D’ailleurs, un ancien salarié doit me ramener un véhicule et les clés des locaux. Je vais déposer plainte pour vol si je ne les récupère pas. Les salariés ne font pas d’avance de frais, c’est moi qui paie le carburant. Il y a eu la Covid. Les visites médicales ont lieu pour le personnel technique, pas pour le personnel administratif et commercial ». Concernant l’absence de WC dans les locaux rue Gambetta : « Nous sommes en travaux ». Et pour l’entrepôt, « Les salariés sont censés être sur les chantiers pas au dépôt ».

« Diffamation »
Concernant les indemnités journalières non versées à un salarié : « Nous avons vérifié avec mon comptable : nous n’avons rien reçu de la Sécurité Sociale. Comme nous avons été refroidis auparavant après avoir versé leur salaire à des salariés en arrêt pour lesquels nous n’avons pas reçu les indemnités car ils n’y avaient pas droit, nous préférons désormais attendre les indemnités avant de les reverser. Concernant ce salarié, il y avait aussi des vérifications à faire sur son titre de séjour ». Bruno Leleu dément formellement que des salaires n’auraient pas été versés depuis deux mois à certains salariés ; de même qu’il réfute tout comportement ou propos agressif. Sur les activités politiques dans ses locaux professionnels : « Il n’y a jamais d’activité politique en présence de salariés. Que ce soit pour des conférences de presse ou des réunions. Je suis propriétaire des murs, je fais ce que j’entends le week-end ». Bruno Leleu hausse le ton : « Je poursuivrai en diffamation les personnes qui répandent des fausses allégations uniquement pour nuire à l’image de la société Iso d’Oc qui compte actuellement 70 chantiers en portefeuille à poser. Il y aura des suites et des conséquences en termes d’emploi s’ils font une politique de terre brûlée, mais on sera toujours là ! ». Selon Bruno Leleu, Iso d’Oc compte actuellement 13 salariés ; pour un chiffre d’affaires de 3,5 m€ en 2021.

 

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