Pénurie de carburant : TotalEnergies finit par accepter des négociations... le point à 16 h 30

  • Depuis trois semaines, les salariés des raffineries de Total et d’Esso sont en grève pour réclamer de meilleurs salaires, entraînant des pénuries de carburants dans tout le pays.
    Depuis trois semaines, les salariés des raffineries de Total et d’Esso sont en grève pour réclamer de meilleurs salaires, entraînant des pénuries de carburants dans tout le pays. Maxppp
Publié le , mis à jour
Hervé Garric Avec Reuters

Le conflit social dans le secteur pétrolier français se durcit. Le gouvernement ordonne de nouvelles réquisitions pour le dépôt de carburants de Mardyck, près de Dunkerque (Nord), tandis que TotalEnergies a fini par accepter la tenue de négociations avec les syndicats ce jeudi 13 octobre à partir de 20 heures la tenue de négociations sur les salaires. Des vols de carburant pour tenter de le revendre apparaissent. 

"Nous constatons que les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation entre toutes les organisations représentatives, la CGT ayant décidé de maintenir les blocages", avait déclaré TotalEnergies ce jeudi 13 octobre dans un communiqué, dans lequel il annonçait en outre le versement d'une prime exceptionnelle représentant un mois de salaire à tous ses salariés dans le monde.

Le groupe pétrolier se dit également disposé à envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l'inflation 2022.

TotalEnergies a fini par accepter de négocier avec les organisations syndicales su groupe ce jeudi à 20 heures, selon une information de France Info. La CCT a d'ores et déjà accepté.

De son côté, la CGT aavait annoncé ce jeudi matin la poursuite de la grève sur cinq sites.

Évoquant l'inflation élevée et les profits engrangés par TotalEnergies à la faveur de la flambée des cours du pétrole, le syndicat réclame pour sa part des négociations sur des augmentations immédiates et rétroactives pour 2022.

Nouvelles réquisitions

Dans ce contexte, Matignon a annoncé à la mi-journée avoir demandé au préfet des Hauts-de-France de prendre "un arrêté pour la réquisition des personnels strictement indispensables à la distribution du carburant" à partir du dépôt TotalEnergies de Dunkerque.

Selon un représentant de Force ouvrière (FO), cinq salariés ont été réquisitionnés pour travailler à partir de 14h00 dans ce dépôt.

Les premières réquisitions ont été décrétées mercredi 12 octobre et concernaient quatre employés (deux pour ce mercredi et deux pour ce jeudi matin) du site de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime) d'Esso, filiale d'ExxonMobil, autre groupe pétrolier touché par le mouvement de contestation en France.

La CGT a dénoncé ces réquisitions, assimilable à ses yeux à une entrave au droit de grève et Philippe Martinez, son secrétaire général, a annoncé ce jeudi matin sur BFM TV et RMC qu'un référé avait été déposé à ce sujet.

Le gouvernement a pour sa part de nouveau appelé jeudi TotalEnergies et la CGT à négocier, invitant le groupe à augmenter les salaires et la centrale syndicale à cesser de bloquer dépôts et raffineries.

TotalEnergies "doit augmenter les salaires (...) il faut que le partage de la valeur soit équitable", a dit Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, sur RTL, avant le communiqué de TotalEnergies sur son offre de bonus.

"Le gouvernement compte toujours sur le fait que le dialogue puisse reprendre dans les prochaines heures entre la direction de l'entreprise et les représentants des salariés", précise-t-on à Matignon, tout en insistant sur les difficultés rencontrées par les habitants ainsi que par certains secteurs économiques.

La CGT mise sur la contagion

Alors que des mouvements de grève ont également affecté plusieurs centrales nucléaires d'EDF faisant l'objet de travaux de maintenance ainsi que des stockages de gaz d'Engie, le syndicat FNME-CGT (Fédération nationale des mines et de l'énergie) a appelé ce jeudi dans un communiqué à "l'élargissement de la grève dans toutes les entreprises de l'énergie".

La CGT doit par ailleurs se prononcer dans la journée sur un mouvement de grève nationale interprofessionnelle la semaine prochaine.

"Nous allons proposer que dès la semaine prochaine il y ait un nouvel appel à grève et manifestations dans toutes les entreprises publiques comme privées", a déclaré son secrétaire général Philippe Martinez jeudi matin sur BFM TV et RMC.

? "Nous appelons à amplifier les mouvements de grève"

➡Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT pic.twitter.com/NioiD6jUzj

— BFMTV (@BFMTV) October 13, 2022

La journée de mardi semble la plus probable, une manifestation nationale étant déjà prévue de longue date à l'appel de la fédération CGT des cheminots, ainsi qu'une grève nationale à l'appel d'une intersyndicale de l'enseignement public et privé contre le projet de réforme des lycées professionnels.

La FNME-CGT a d'ores et déjà fait part de son intention de participer à "la grève interprofessionnelle à l'appel de la CGT, le 18 octobre".

Grève levée à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer

À l’inverse, les salariés de la raffinerie de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône ont décidé de lever la grève, ce jeudi après la relève de 13 heures, ont annoncé la CGT et la direction d'Esso-ExxonMobil, quelques jours après un accord entre la direction et deux syndicats majoritaires. 

"Il y a une levée du mouvement à Fos-sur-Mer" votée par les salariés, a expliqué Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, tandis que la direction se dit "satisfaite que ce mouvement se termine".

Trafic ou marché noir

Enfin, quatre personnes soupçonnées d’avoir volé du carburant pour tenter de le revendre en pleine pénurie, ont été interpellées en Essonne, entre lundi 10 et mardi 11 octobre, rapporte Le Parisien.

Âgées de 26 à 41 ans, ces dernières se trouvaient à bord d’un fourgon contenant une cuve de 2000 litres de gazole, précise le quotidien francilien. Les suspects ont été placés en garde à vue.

Lundi 10 octobre, des faits similaires ont eu lieu à Verrières-le-Buisson, où trois jeunes hommes âgés de 16, 19 et 22 ans ont été arrêtés.

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