Finale de la Ligue des champions : Darmanin avance la thèse des faux billets mais pas de vrai mea culpa

  • La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ce lundi face à la presse.
    La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ce lundi face à la presse. MaxPPP
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Centre Presse Aveyron

Après le fiasco de samedi sur l’organisation de la finale européenne au Stade de France, la réunion interministérielle de ce lundi a de nouveau renvoyé la balle dans le camp anglais.

Une défense inchangée : pointées du doigt par les Britanniques après la finale de la Ligue des champions au Stade de France, les autorités françaises ont renvoyé lundi outre-Manche la responsabilité du fiasco, mettant de nouveau en cause une "fraude massive aux faux billets" des supporters de Liverpool.

"C’était absolument horrible"

Deux jours après les scènes de chaos qui ont fait le tour du monde, des témoignages affluent, permettant de cerner les raisons qui ont conduit à retarder de 36 minutes le coup d’envoi d’un des principaux événements sportifs de la planète, remporté samedi par le Real Madrid (1-0). Bousculades, tentatives d’intrusion d’individus sans billet, supporters - dont des enfants - sous le choc d’une intervention des forces de l’ordre ou victimes de vols, "c’était absolument horrible", selon le député britannique Ian Byrne, présent sur place.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a de nouveau dénoncé lundi une "fraude massive, industrielle et organisée de faux billets". "30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés", a assuré le ministre de l’Intérieur devant la presse à l’issue d’une réunion interministérielle organisée sur ces dysfonctionnements.

70 % de billets falsifiés ?

"70 % des billets papiers présentés au préfiltrage étaient des faux", a-t-il précisé. À 21 h, l’heure prévue pour le coup d’envoi finalement retardé de la rencontre entre Liverpool et le Real Madrid, "97 % des supporters espagnols étaient présents dans leurs tribunes" contre "50 % seulement des supporters britanniques", a encore dit le ministre de l’Intérieur.

M. Darmanin a défendu le dispositif mis en place par la préfecture de police de Paris pour sécuriser la finale. "Pour avoir été sur place, sans les décisions prises par la police et le préfet, il y aurait eu des morts", a-t-il dit en apportant "tout son soutien" au préfet Didier Lallement, dont les méthodes de maintien de l’ordre font l’objet de nombreuses critiques. Le ministre a par ailleurs indiqué que "2 700 billets n’avaient pas été activés sur 79 000 vendus".

Il s’est dit "désolé" pour les spectateurs munis de billets qui n’ont pu assister au match et a exprimé ses "regrets" pour les spectateurs qui ont souffert de l’usage des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l’ordre.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a ajouté qu’il y aurait une "compensation" pour ces détenteurs de billets. Elle a également souhaité "tirer toutes les leçons pour éviter que de tels incidents se reproduisent pour nos futurs grands événements sportifs".

"Un bordel sans nom"

Pourtant, les milliers de spectateurs agglutinés contre les barrières, les tentatives d’intrusion de jeunes hommes et les interventions des forces de l’ordre avec gaz lacrymogènes ont donné l’image "d’un bordel sans nom", de l’avis même de syndicalistes policiers. Certains reconnaissent "un souci au niveau de la coordination des forces de l’ordre" par la Préfecture de police de Paris et "un manque d’adaptation quand ça part de travers".

Alors que l’affaire a ému l’opinion outre-Manche, le porte-parole de Boris Johnson a exhorté l’UEFA à "travailler étroitement avec les autorités françaises dans une enquête complète" et à en publier les conclusions. Quinze gardes à vue étaient toujours en cours lundi en lien avec le chaos de samedi soir. Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, va auditionner mercredi Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castera sur ces incidents.

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