Drulhe. En concert en Aveyron : "Debout sur le Zinc reste une machine à faire ressortir les émotions"
Le groupe sera la tête d’affiche de la deuxième journée de Drulhe en fête, samedi soir.
Ce sera le dernier concert d’un été bien chargé. Le groupe Debout sur le Zinc sera à Drulhe, samedi soir, à l’occasion de Drulhe en fête. Ce sera l’occasion, pour le groupe, bientôt trentenaire, de jouer les chansons de son nouvel album, "L’importance de l’hiver", mais aussi les grands classiques, dont "La déclaration", toujours très demandée par le public. Avant de prendre un peu de repos, puis de repartir en création, le chanteur, violoniste et auteur-compositeur du groupe, Simon Mimoun se confie.
Cet été, vous avez fait de nombreuses dates, comment s’est passée cette tournée ?
On commence à avoir l’habitude puisque ça fait 26 ans qu’on tourne. Mais finalement, cela fait un moment qu’on n’avait pas fait de festivals puisqu’il y a eu la crise sanitaire, et avant, on avait un spectacle sur Boris Vian qu’on ne jouait pas en festival. On a repris cet été avec grand plaisir. Ça se passe très bien. Les gens sont au rendez-vous, on est très contents.
Les festivals ont changé depuis vos débuts ?
Déjà, musicalement, depuis 26 ans, tout a bougé. Même s’il reste encore quelques anciens, comme IAM, avec qui on a joué il y a encore deux semaines, il y a beaucoup de nouveauté. Ce qui a aussi bougé, notamment à cause du Covid, c’est que les gens réservent moins à l’avance. Il y a une petite tension quand on arrive. Les organisateurs ne savent pas exactement combien il y aura de personnes, mais en général, ça vient au dernier moment.
Vous avez sorti un nouvel album, "L’importance de l’hiver", dans lequel vous abordez des thématiques lourdes, comme les cycles de la vie, la contrainte, les difficultés, mais aussi la vieillesse. Vous êtes devenus mélancoliques ?
À chaque album de Debout sur le Zinc, on dit qu’il est plus mélancolique que le précédent. On a toujours été très mélancoliques, et bien plus encore quand on était jeunes. J’en sais quelque chose puisque j’ai écrit les deux tiers de nos chansons et j’étais bien plus mélancolique avant. Mais la musique reste entraînante donc il y a toujours une tension entre la musique et les textes, notamment sur scène où on dégage beaucoup d’énergie qui confine à la joie.
Justement, comment trouver l’amalgame entre ces textes qui portent des choses parfois lourdes, écrites avec le cœur et ce que vous voulez dégager comme énergie sur scène ?
Sur scène, dans les salles, on crée l’ambiance qu’on veut. On fait passer les gens d’un état à l’autre, c’est de la mise en scène et avec l’expérience on sait comment faire. L’idée, c’est d’essayer de faire en sorte que le public soit vraiment un. En festival, c’est plus compliqué quand on a une bière à la main, et qu’il fait beau, on écoute parfois moins facilement. Mais du coup, on adapte notre set à l’ambiance. De toute façon, en festival, on ne peut pas jouer le spectacle complet qui dure à peu près deux heures. On choisit les chansons qui sont les plus à propos. Mais Debout sur le Zinc reste une machine à faire ressortir les émotions.
C’est votre dixième album. Vous arrivez à jouer les nouvelles chansons en festival face à un public qui attend surtout vos tubes ?
Il faut prendre conscience que les gens, quand ils viennent, ne nous ont pas vus depuis peut-être des années, voire jamais, donc ils ont envie d’entendre les classiques. Mais on ne méprise absolument pas cette envie qu’ils ont d’entendre nos anciens titres. C’est comme de la cuisine. On essaie de faire un mélange équilibré. Si les gens entendent que ce qu’ils ont l’habitude d’entendre, ils peuvent aussi se lasser. Donc il faut leur apporter de la nouveauté. On a aussi la chance d’avoir un répertoire assez large pour faire tourner les chansons dites "classiques".
Quand vous écrivez, vous pensez à ce que ça va donner sur scène ?
Ça m’arrive. Mais pas sur cet album-là. Cela dépend de l’état d’esprit dans lequel on est quand on écrit. Il n’y a pas vraiment de recette, mais quand on pense à ça en amont, c’est forcément beaucoup plus efficace. Je suis toujours très surpris, il y a plusieurs strates dans une chanson. Il y a l’idée, la réalisation personnelle, l’interprétation du groupe, puis après, la manière dont les gens la reçoivent. Cela fait pas mal de carrefours avant d’aboutir à la version live. Parfois, certains titres se révèlent être des tubes sans qu’on s’y attende. Notre chanson la plus connue, "La déclaration" en l’écrivant, je n’ai jamais pensé qu’elle pourrait être aussi écoutée.
Avez-vous été surpris de l’accueil, en festival, des chansons de cet album ?
Oui. Une chanson comme "Passe me voir", sur la vieillesse, qui n’est pourtant pas un sujet très sexy, marche très bien. On lui a mis une petite musique dansante parce que c’est une comparaison entre la manière dont on considère la vieillesse en Europe et en Afrique, mais ça reste un sujet pas très gai. Mais je pense que quoi qu’on dise, si on le fait avec bienveillance et sincérité, ça passe.
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