Millau. Aveyron : est-il efficace de provoquer des hurlements afin de repérer des loups ?

  • Le protocole réalisé sur quatre soirées a été mené en Aveyron, Lozère, Hérault et Gard.
    Le protocole réalisé sur quatre soirées a été mené en Aveyron, Lozère, Hérault et Gard. J.M.
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Midi Libre

Quatre opérations ont déjà été organisées par l’Office français de la biodiversité.

Se fondre dans le paysage décharné, approcher à pas de velours, attendre, en silence, la pénombre… Puis hurler dans un porte-voix, un cône de Lubeck, la nuit venue, en espérant que répondent les loups. Quatre soirées durant, les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), ont mis en œuvre un protocole de "hurlements provoqués" en imitant le hurlement d’un loup, dans l’objectif de tenter de déterminer si une cellule familiale lupine se constitue sur le plateau du Larzac.

Un faisceau d’indices concordants…

Il faut dire qu’un faisceau d’indices, concordants, laisse à penser qu’un couple de loups s’est reproduit. "En décembre 2020, nous avons eu de nouveaux indices de présence. Durant toute l’année 2021, nous avons eu des constats de dommage et des piégeages photographiques assez récurrents", dévoile Mathys Petit, chargé de mission "grands prédateurs" à la direction régionale Occitanie de l’OFB. Surtout, en début d’année, un duo de loups a été enregistré sur des appareils automatiques qui maillent le territoire.

"Cela a tout de suite motivé le protocole de hurlements provoqués. D’autant plus que, quelques mois plus tard, un retour d’analyse génétique a permis d’identifier une femelle…" Ainsi, le duo devenait officiellement un couple. Enfin, et surtout, courant juillet, la dépouille d’un louveteau était malheureusement retrouvée sur le plateau. "Cela rendait donc d’autant plus pertinente la mise en place de ce protocole sur ce secteur-là." Car tous ces éléments, mis bout à bout, accréditent la thèse d’une reproduction sur site. "En revanche, nous ne savons absolument pas s’ils sont toujours présents sur le secteur". La collecte de ce louveteau est le dernier indice de présence relevé par les fonctionnaires de l’OFB. "Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas là…", mesure Mathys Petit alors que le sujet est l’objet de préoccupation pour les défenseurs de l’espèce protégée comme pour les défenseurs du pastoralisme dont les représentants estiment, bien souvent, qu’une cohabitation apaisée est illusoire. Le 29 août, tard dans la nuit, les équipes de l’OFB et d’observateurs sont enfin rentrées de leurs opérations nocturnes. Ce soir-là, le couple de loup du Larzac a gardé ses secrets. L’animal, pourtant, a été photographié à de nombreuses reprises sur le plateau. "J’aurais bien aimé l’entendre ou le voir, je n’en ai jamais observé de visu dans le secteur", confie Pascal Arnaud, technicien. En fin connaisseur du territoire et très actif dans l’organisation du protocole, l’homme se console en se disant que, peut-être le loup, lui, l’aura vu… Est-il toujours présent sur le plateau ? D’autres données seront collectées dans les semaines et mois à venir via les autres outils de suivi du réseau Loup-Lynx, notamment les pièges photographiques.

Le protocole n’a pas mis en évidence la présence actuelle de louveteaux sur le plateau. Aucune réponse de loup n’a pu être entendue à l’issue des quatre soirées.

Reproduction confirmée en Lozère

"La question de la présence d’une meute de loups sur le mont Lozère se posait depuis plusieurs mois", explique la préfecture de Lozère, qui annonce par communiqué de presse, "qu’une reproduction est confirmée dans le cadre du suivi de la population loup." Comme sur le Larzac, des opérations de hurlements provoqués ont été organisées. Lors de la quatrième et dernière soirée, les observateurs ont pu distinguer des réponses émanant de loups adultes, mais aussi de louveteaux. Ce qui signifie donc la constitution d’une cellule familiale. L’OFB précise que chaque portée compte quatre à cinq louveteaux avec un taux de mortalité qui atteint 40 % l’année de la naissance. Une meute, elle, est constituée "d’un couple reproducteur (le couple alpha) et des descendants de différentes générations antérieures."
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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 1 année Le 07/09/2022 à 08:22

Que d'argent public inutilement dépensé pour réintroduire cet animal malfaisant qui occasionne énormément de problèmes surtout auprès de ceux qui vivent la nature au quotidien !
Que de fonctionnaires inutilement employés alors qu'il y a pénurie dans des secteurs clés comme la sécurité ou la santé !
Que de gabegies dans l'administration de notre pays !
Il n'est pas surprenant que notre pays soit dans cet état lamentable vu la gestion catastrophique de nos gouvernants !