Rugby : le grand retour du derby Decazeville - Lévézou ce dimanche

Decazeville sur un air de déjà-vu

Trois saisons que le Sporting attend ce moment avec impatience. Trois saisons que le Sporting s’est donné les moyens, humains et financiers, afin de quitter la Fédérale 3 pour retrouver l’étage du dessus. Et le voilà, aujourd’hui, à entamer sa saison par un derby comme si le calendrier du championnat lui déroulait le tapis rouge pour lui souhaiter la bienvenue !

Aujourd’hui, le stade Camille-Camille va vibrer, crier, encourager sans limites, sans retenue et vouloir démontrer que ce Sporting est bien à sa place dans ce championnat. Finalement débuter par un derby n’est pas pour déplaire aux entraîneurs locaux et notamment à Tim Bowker. « C’est peut-être une bonne chose pour nous de débuter ainsi. Nous ne sommes pas si éloignés de notre parcours en phases finales et débuter par LSA nous maintient dans cette dynamique de groupe, de matches importants à négocier. »
Si proche que la dernière semaine d’entraînement sur l’annexe de Camille-Guibert aura été studieuse, appliquée et tournée vers un adversaire bien connu, tant redouté aussi. Aussi, il ne s’est passé que trois petits mois depuis la défaite à Millau face à Servian-Boujan sonnant la fin des phases finales du SCD, trois petits mois. C’est court pour effacer une aventure humaine, effacer une dynamique de groupe. Ainsi, au moment de composer l’équipe, Anthony Julian et Tim Bowker ont joué sur cette partition et n’alignent aujourd’hui que des joueurs qui ont remporté l’accessit pour la Fédérale 2.

Romain Barascud, seule recrue d’envergure pour cette nouvelle saison, devrait alors débuter sur le banc de touche. Mais comment ne pas reconduire ces gars du Bassin qui se sont “pelés” des matches couperets, lors d’une phase finale mémorable ? Au centre, Dimitri Salles, suspendu pour la montée, tiendra son rang. Thomas Fernandez débutera à la mêlée faisant la paire avec un Jérôme Accorsi toujours motivé à 41 ans. Loïc Rouquette entrera sur sa pelouse auréolé du brassard de capitaine aux côtés des Boris Lac et Mickaël Lavergne, formant un trio qui a fait merveille durant un joli mois de mai.
Ce groupe est certes restreint, manque aussi encore d’envergure à ce niveau, mais pour les présidents Patrick Malpel et Frédéric Mathoux, « il ne fait aucun doute que nous avons les joueurs pour relever ce genre de défi. » Et si jamais Lévezou venait à tomber à Decazeville, ce derby deviendrait, à coup sûr, un acte fondateur.

Place aux actes pour Lévézou

De leur côté, si les Lsanais se déplacent à Decazeville avec « humilité », comme le précise Pascal Rivière l’un des présidents du Lévezou Ségala Aveyron XV, « dans un derby, il est difficile de dégager un favori, surtout sur un premier match. Decazeville est encore sur l’euphorie de la montée, il y aura du monde, le SCD sera poussé par son public. Mais si l’on fait le même match que contre Gaillac (en amical, défaite 21-10, trois essais à deux), nous avons des atouts à faire valoir. »

Du côté des joueurs et du coach Ruan Lamprecht, il règne une certaine sérénité. « Je suis confiant » confie le Sud-Africain qui est aux commandes du staff technique depuis 2020. Un coach pour qui le résultat passera par la maîtrise du jeu. « Et ne pas commettre de faute », précise-t-il. « Vendredi soir, lors du dernier entraînement, j’ai dirigé un groupe motivé qui a à cœur de débuter la saison de la plus belle des manières. Si nous voulons tenir notre objectif de qualification nous ne pouvons pas nous permettre le moindre faux pas, surtout en ce début de saison. » Un début de saison qui ne sera pas de tout repos pour les Cassagno-Réquistanais qui se déplaceront à trois reprises, à Decazeville, Monflanquin et chez les Limousins de Causse-Vézère, après avoir reçu le favori de cette poule 4, Cahors, lors du premier bloc de quatre matches. Pas question donc pour le coach ségali d’envisager une défaite lors de ce premier déplacement. « Nous avons un groupe qui progresse d’année en année et qui doit maintenant valider ses acquis», insiste-t-il. Le groupe ségali sera d’ailleurs composé de plus de 80 % de joueurs évoluant ensemble depuis maintenant trois saisons, un atout non négligeable.

« Nous ne devons surtout pas faire l’erreur de sous-estimer Decazeville, même si c’est une équipe promue, prévient le technicien. Elle aura l’avantage d’évoluer sur son terrain et voudra prouver que son accession est justifiée. » Même si Ruan Lamprecht ne connaît pas beaucoup les gars du SCD et leur niveau en ce début de saison, il reste serein et s’appuie sur la préparation de son groupe qui a fait de ce match un objectif important et qui l’attend depuis la publication des calendriers. « Les gars sont impatients d’en découdre et la prestation que nous avons réalisée la semaine dernière face à Gaillac nous permet d’être confiant. Il faut que les joueurs jouent leur partition et prennent du plaisir sur le terrain. La clef de la rencontre est là. »