Du cercueil à la tombe, en passant par la méthode de conservation : l'écologie a aussi sa place dans l'au-delà

  • L’entreprise de pompes funèbres parisienne Le Ciel et la Terre a défrayé la chronique en annonçant cette semaine le lancement de sa "Corbicyclette", un vélo-corbillard à assistance électrique équipé d’un grand caisson pour transporter le cercueil.
    L’entreprise de pompes funèbres parisienne Le Ciel et la Terre a défrayé la chronique en annonçant cette semaine le lancement de sa "Corbicyclette", un vélo-corbillard à assistance électrique équipé d’un grand caisson pour transporter le cercueil. Courtesy of Le Ciel & la Terre
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L'écologie se fraye un chemin dans tous les aspects du quotidien… y compris les obsèques. Loin d’être sinistre, cette préoccupation illustre surtout le prolongement de l’engagement écologique des membres d’une famille ou du défunt lui-même. Et la demande est réelle : de nombreuses entreprises funéraires se sont spécialisées dans l’offre de funérailles écologiques à travers le monde. Tour d'horizon en ce jour des défunts, célébré le 2 novembre.

Cercueils écologiques et urnes biodégradables

Choisir un cercueil en carton ou en fibres recyclées pour remplacer le traditionnel bois ou métal. Déjà bien installée dans les pays anglo-saxons, la tendance émerge plus doucement (mais non moins sûrement) en France. Ces dernières années ont également vu fleurir, en France comme à l’étranger, une offre de plus en plus développée d'urnes biodégradables, composées de matières 100% naturelles (argile, sel, terre, sable, végétaux, etc). Une fois sous terre, l'urne se décompose naturellement dans le sol au bout de quelques mois.

Corbillard à vélo

La mue écologique de l’industrie funéraire s’illustre jusque dans la mobilité. L’entreprise de pompes funèbres parisienne Le Ciel et la Terre a défrayé la chronique en annonçant cette semaine le lancement de sa "Corbicyclette", un vélo-corbillard à assistance électrique équipé d’un grand caisson pour transporter le cercueil. Solution de mobilité douce plus écologique que les corbillards classiques, l’initiative est présentée comme un moyen de transport prônant des "obsèques en douceur", en favorisant le silence et en préservant l’intimité des proches en deuil. Une première en France, mais qui s'inspire d'un modèle déjà existant imaginé par l'entreprise suisse Aurora, basée à Berne.

Compost humain

En septembre 2022, la Californie est devenue le cinquième État des USA (après l’Oregon, Washington, le Colorado et le Vermont) à autoriser la pratique du compost humain. Le principe est le suivant : on dispose le corps dans une boîte en acier inoxydable (ou en bois), dans laquelle on ajoute des matières biodégradables (copeaux de bois, paille, luzerne, fleurs, etc). L’idée peut sembler saugrenue, voire choquante pour celles et ceux qui l’entendent la première fois. Pourtant, le choix de décomposer un corps dans la terre renvoie à des pratiques ancestrales dans de nombreuses cultures, qui prônent un retour naturel à la terre.

Et le compostage humain, que l’on appelle aussi terramation, trouve tout son sens d’un point de vue écologique, dans la mesure où l’inhumation et la crémation représentent une empreinte carbone non négligeable. Selon les estimations d'une étude réalisée en 2017 par les Services funéraires de la Ville de Paris, la première représente 11% des émissions d’un Français moyen sur un an (soit l'équivalent de 260.209 km en train) et la seconde 3% des émissions d’un Français moyen sur un an (soit l'équivalent de 72.677 km en train).

L'empreinte carbone liée à l'inhumation s'explique par de nombreux facteurs, notamment les matériaux utilisés pour fabriquer les cercueils et les pierres tombales, ainsi que les produits chimiques rejetés par les corps qui se décomposent dans les sols.

Cimetières verts

Les cimetières ont, eux aussi, opéré leur virage écologique : on parle de plus en plus de cimetières "naturels". Dans ces lieux, l’usage d'engrais et de pesticides est proscrit, tout comme les fleurs synthétiques. Les tombes témoignent, elles aussi, d’une volonté de sobriété. Elles sont généralement garnies de simples dalles. Il n’est plus rare non plus de voir des arbres de vie érigés à la place des pierres tombales.

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