"Premières Urgences": cinq internes en médecine dans le grand bain

  • "Premières urgences" suit pas à pas cinq jeunes internes en médecine dans un hôpital public de Seine-Saint-Denis.
    "Premières urgences" suit pas à pas cinq jeunes internes en médecine dans un hôpital public de Seine-Saint-Denis. Courtesy of Haut et Court
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ETX Daily Up

(AFP) - On avait eu la fiction, avec "Hippocrate". On a maintenant un documentaire, "Premières urgences", qui suit pas à pas cinq jeunes internes en médecine dans un hôpital public de Seine-Saint-Denis, des futurs médecins mûs par des idéaux mais pas naïfs.

Ce film de Eric Guéret, en salle mercredi, colle au plus près des gestes et des paroles de jeunes gens plongés dans le grand bain de l'hôpital public, parfois -mais pas toujours- chaotique.

Un milieu observé cette fois via le prisme du documentaire, après les film (2014) et série (2018) à succès de Thomas Lilti, ancien médecin.

L'hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, est un établissement "de périphérie qui ressemble à beaucoup d'autres, avec un bassin de population confronté au désert médical", mais où les urgences ne sont "pas un service à la dérive", explique le réalisateur Eric Guéret, auteur de nombreux documentaires pour la télévision.

Au fil des consultations, Evan, Hélène, Lucie, Mélissa et Amin, apprennent le métier tout en jonglant avec les difficultés de l'hôpital: manques de lits, de personnels, de matériel.

Les ordinateurs défectueux, les toilettes cassées, le box dont la porte ne ferme pas et l'imprimante rafistolée érigée en symbole: "On se passe du recto-verso, on la répare avec du scotch, mais on ne la remplace jamais. C'est le symbole un peu drôle de la situation de l’hôpital", ironise Eric Guéret.

"C'est fou de voir comme on s'accoutume à ces conditions difficiles", commente Amin, après avoir visionné le documentaire terminé.

Dans une scène à la cafétéria, Evan soupire auprès de Hélène: "Il nous faut des lits, c'est tout". Un manque de lits qui contraint Mélissa à passer des dizaines d'appels aux hôpitaux d'Île-de-France pour trouver une place à son patient. "Ça arrive de passer près de deux heures au téléphone", ajoute une des médecins urgentistes.

Pour autant les urgences ne s'arrêtent pas de tourner et le personnel ne baisse pas les bras. "On voit toutes les difficultés, mais la force du service, c'est tout le reste", souligne à l'AFP Mathias Wargon, chef de service des urgences de Delafontaine.

"C'est la motivation et l'engagement énorme de tout le personnel qui fait tenir l’hôpital", abonde Eric Guéret, au terme de son immersion de six mois dans l'établissement.

Cet engagement témoigne "de la grandeur et des valeurs de l'hôpital public", pointe Mathias Wargon. Qui constate toutefois beaucoup de départs parmi les personnels et relève le nombre élevé de médecins à diplômes étrangers dans son service car "les autres n’acceptent pas de venir bosser dans ces conditions".

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