Spécialiste des ralentis, l'Aveyronnais de cœur Benjamin Riot passe la vitesse supérieure à Montmartre

"Je ne savais pas quel cadeau offrir à ma femme. J’ai donc décidé d’ouvrir une boutique pour avoir le plus de choix possible !". Il force certes un peu le trait mais c’est avec cette pointe d’humour que Benjamin Riot explique comment il a donné naissance, avec son pote et associé Jean-François Costes, à son concept store, "spécialisé dans les cadeaux originaux et aveyronnais", situé 95 rue des Martyrs, dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de la Butte de Montmartre.

Il aurait très bien pu lui donner un nom en occitan mais il a préféré le baptiser You and Me. "C’est international et ça sonne bien, explique-t-il. Ça marche mieux que "Toi et Moi". Dans tous les sens. Entre les clients et moi, mais également avec les fournisseurs, que je considère plutôt comme des partenaires". Le maître des lieux les appelle d’ailleurs tous par leur prénom. À l’instar de ceux avec lesquels il travaille en Aveyron : Le manoir Alexandre, le couteau de Laguiole, le Bracelet du Berger… Rien ne le prédestinait pourtant à devenir commerçant voilà un an, après avoir lancé le site internet six mois plus tôt.

Né à Paris, en 1974, d’une mère originaire du Sud-Ouest et d’un père parisien aux racines bretonnes, Benjamin Riot a grandi à Saint-Germain-en-Laye. Il a quitté les Yvelines pour intégrer une école de cinéma. Diplômé, il a mis son expertise au service de la télévision en devenant… spécialiste du ralenti dans le monde du sport ! Si si, ça existe.

Il a ainsi travaillé durant un quart de siècle pour le petit écran, continuant même à faire quelques piges (il avait été appelé pour aller respirer l’air conditionné du Qatar), intervenant sur TF1 et Canal + pour le championnat de France professionnel de football (Ligue 1 et Ligue 2), la coupe du monde de ballon rond, le Top 14 de rugby, les grands prix de Formule 1 ou encore le championnat du monde de basket.

"L'Aveyron, c'est beau partout !"

Ce parcours lui a permis de fréquenter le 13 heures de la première chaîne (Patrick Poivre d’Arvor, Claire Chazal) et d’œuvrer aux côtés de grands réalisateurs Jean-Paul Jaud (sous les ordres de Charles Biétry), puis Jean-Jacques Amsellem. La rencontre, à Paris, voilà une décennie, avec l’Aveyronnaise Béatrice Blanc, devenue sa femme depuis, fille de René (86 ans) et Mimi (92 printemps), montés à la capitale dans les années 50 pour ouvrir une librairie au Vésinet, lui a fait franchir l’Atlantique pour l’accompagner dans une mission dans la fonction publique.

Cette expérience a duré quatre ans à la Guadeloupe. "Nous avons beaucoup apprécié ce séjour aux Antilles, nous avons vécu de très belles choses, mais il fallait rentrer. Nous avons ramené des souvenirs et du rhum !", détaille-t-il. C’est à son retour qu’il a créé You and Me. "Ce n’était pas spécialement prévu mais j’ai saisi une opportunité avec cette boutique à Montmartre. C’était un magasin de fringues, fermé avant la crise sanitaire, explique-t-il. C’est certes nouveau pour moi mais j’ai parfois l’impression que cela ressemble à ce que je faisais à la télé. Je continue à être un historien au service d’un contenu car, chez moi, chaque produit a une histoire".

Et l’intéressé de répéter à l’envi : "L’enseigne commence à être (re)connue. Dans cette zone très touristique, la qualité est en baisse mais nous avons fait le choix de proposer des cadeaux premium, avec 80 % de made in France". S’il a découvert l’Aveyron grâce à son épouse, Benjamin Riot en est devenu un dynamique ambassadeur. "Un porte-drapeau !", lance-t-il dans un grand éclat de rire.

"J’y compte désormais beaucoup d’amis et j’apprécie les valeurs que j’y ai trouvées, poursuit-il. J’adore mon village et on a d’ailleurs décidé de remettre en état une maison familiale à Moyrazès. Et ce n’est pas pour la louer ! Je reconnais une connexion particulière avec cette région". Il conclut en se tournant vers l’Aubrac : "J’aime ce plateau. Quel plaisir de prendre un bol d’air. C’est magique. Mais, c’est beau partout en Aveyron ! Je me régale à faire du vélo là-bas, à être au cœur de la nature".