C'est quoi le "panier anti-inflation" que voudrait mettre en place le gouvernement ?
Les discussions sont en cours pour baisser au maximum les prix d'une vingtaine de produits de première nécessité.
Le gouvernement souhaite inciter les grandes surfaces à désigner 20 produits de première nécessité, qu'ils soient d'hygiène ou alimentaires, qui constitueront un panier anti-inflation. L'objectif est de réfléchir avec les distributeurs pour qu'ils s'engagent à "avoir le prix le plus bas possible, de façon à ce que tous ensemble nous amortissions le choc inflationniste", s'est exprimé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, au micro de BFMTV ce lundi 16 janvier 2023, confirmant une information du Parisien.
La hausse des prix sur les produits alimentaires pourrait durer encore "quelques mois", a déclaré le ministre, et "l'Etat ne peut pas tout payer et il faut partager le fardeau". Dans l'optique où "tout le monde contribue à la lutte contre l'inflation", le gouvernement compte sur la contribution de la grande distribution.
Quels produits seraient concernés ?
L'entourage de la ministre Olivia Grégoire explique au Parisien que les produits sélectionnés iront "de l'hygiène pour bébé à l'hygiène adulte, aux produits laitiers, aux produits frais, aux pâtes...". Mais cette mesure ne sera pas prise du jour au lendemain, l'Etat n'en serait qu'aux "prémices des discussions".
Le dispositif a l'intention de s'appliquer sur "une vingtaine de références sur 20 000 à 30 000 références en magasin", ce qui ne devrait pas trop impacter les marges des distributeurs, aux dires de la ministre déléguée chargée du Commerce.
Des discussions difficiles avec les distributeurs
Ce dispositif reposant sur le consentement des distributeurs, le gouvernement pourrait se heurter à une difficulté majeure. Les distributeurs sont actuellement vent debout contre une proposition de loi, proposée par un député de la majorité, et débattue cette semaine en Assemblée nationale. Le texte a pour objectif de rééquilibrer les négociations commerciales annuelles entre les fournisseurs et les distributeurs, ce qui est loin d'enchanter ces derniers. Les distributeurs dénoncent cette proposition et estiment qu'elle encourage l'inflation.
"Cette proposition, ouvertement soutenue par les plus gros représentants d'intérêts de l'agro-industrie, permettrait aux grands fournisseurs d'imposer unilatéralement leurs tarifs aux distributeurs, annulant la notion même de négociations commerciales", ont enragé les distributeurs via un communiqué publié dimanche 15 janvier 2023. La députée Aurore Bergé a répondu en s'agaçant, au micro de LCI ce dimanche, que "face à l'augmentation des prix des matières premières, du prix de l'énergie, chacun doit prendre sa part". Les discussions s'annoncent donc délicates.
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