Centrès. Aveyron : Taurines, un château médiéval en partie sauvegardé
La commune de Centrès et la Fondation du patrimoine proposent de découvrir le château de Taurines que d’aucuns connaissent par ses animations culturelles et les expositions d’art contemporain doit il a été le siège. Aujourd’hui, la mairie, qui en est propriétaire, a décidé de refaire les huisseries et de pallier ainsi les infiltrations d’eau préjudiciables à son usage.
Parmi les six châteaux, forteresses et manoirs que comptait l’actuelle commune de Centrès, seule Taurines a été partiellement conservé. Cela explique la forte mobilisation de la population pour sa préservation.
Une histoire qui commence par une énigme : "Pourquoi Taurines ?" Tous les spécialistes s’entendent sur la racine latine "taurus" du lieu. Taurus, le taureau, aura donné le nom à ce lieu où fut implanté un village, un château, une église. Passons sur la légende merveilleuse selon laquelle un taureau avait, en ce lieu, flairé la présence de reliques de quelques saints.
Il est probable que nos ancêtres les Gaulois adoraient là les divinités sous forme d’un taureau. La prétendue idole conservée est un bloc de grès grossièrement sculpté dont on a du mal à identifier la tête de l’animal. L’archéologie démontre l’occupation de ce territoire dès l’époque gallo-romaine.
Il n’est pas impossible de penser tout simplement qu’en ce lieu se trouvaient à l’origine des pâturages propices à l’élevage bovin en un temps où les ovins étaient majoritaires.
L’origine d’une forteresse en ce lieu s’explique par la présence d’un ancien établissement humain.
Un bâti réaménagé au gré des fortunes
Le château actuel est tout ce qui reste d’un ensemble plus important que l’on devine lorsqu’on est dans la cour. Il se composait d’un château féodal carré, muni de tours cylindriques à chacun de ses angles, abrité par une enceinte entourée de fossés. À la fois logis et refuge pour la population, l’édifice était doté de pont-levis, de mâchicoulis, de créneaux et de meurtrières.
À l’apparition des armes à feu et lorsqu’est apparue une période d’accalmie, à la Renaissance, la bâtisse fut transformée en résidence. Une maison forte cependant où on se gardait bien de trop ouvrir les façades extérieures et de réserver les ouvertures aux étages. La façade sud, favorisée par son exposition, est dotée de doubles-fenêtres à meneaux, comme l’on peut en voir à Chambord. Pour les encadrements des ouvertures, les portes et les fenêtres, les linteaux de porte et les manteaux de cheminées, une large place est laissée à l’imagination et au travail artistique.
L’escalier à vis est un exemple parfait de réussite tant esthétique que technique. Son axe centre, non droit est vrillé creux et en tire-bouchon. Il laisse la place pour monter un seau d’eau à l’aide d’une corde et ainsi desservir les étages à partir du puits situé dans la cour.
Après démembrement de la seigneurie de Taurines, c’est Guyon de Taurines qui occupa le lieu. Il embrassa le protestantisme et s’engagea dans les troupes calvinistes. En 1574, les catholiques firent le siège de Taurines. Il ne restait au château que sa veuve, la "demoiselle" Catherine de Buisson, son fils Jacques, huit soldats et des servantes.
Une bonne fortune !
Après les guerres de religion, la paix revenue, la cour s’ouvrit vers le village par un majestueux portail (aujourd’hui situé à l’entrée du cimetière), indiquant bien la qualité des propriétaires. Le propriétaire Anne-Claude-Philippe de Tubières fit réparer le château, en 1718, et sans doute une autre fois en 1740. Le château était alors en partie habité par les fermiers du domaine. En 1774, le nouveau propriétaire M. De Moly, fit des travaux et céda, peu de temps après, la seigneurie à Jean-François Régis de Séguret, président au présidial de Rodez… La Révolution était bientôt là !
Le désintérêt des seigneurs successifs du XVIIIe siècle pour leur château, leur éloignement et l’absence de conflit avec les fermiers firent que Taurines ne cristallisa pas les hostilités que subirent les châteaux voisins. En revanche, ce fut le début d’un long abandon qui s’accéléra avec la ruine partielle et les pillages des XIXe et XXe siècles jusqu’au renouveau engagé avec succès depuis 1981 par l’association pour l’animation du château de Taurines qui en fit un lieu à vocation sociale et culturelle. Une partie des pierres de la ruine a été employée à la construction de l’église voisine.
Aujourd’hui, le château, propriété de la commune, est mis à disposition des habitants et l’animation en est confiée à une nouvelle association en cours de programmation.
Le n°69 de la revue Sauvegarde du Rouergue (mai 2001) est consacré au château de Taurines.
Une convention avec la Fondation
Travaux…
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