Guerre en Ukraine, un an déjà : Olga et Anna, loin d’Odessa, à jamais reconnaissantes aux Millavois

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  • Olga et Anna.
    Olga et Anna. MIDI LIBRE -
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Leur pays est entré en guerre le 24 février 2022. Depuis, Olga et Anna ont refait leur vie à Millau, en Aveyron. L'Ukraine, elle, se bat toujours pour sa liberté. 

"Ça va bien", répondent Olga, 50 ans, et Anna, 32 ans, à une question rituelle qui prend tout son sens avec elles. Ce qui leur permet d’aller bien, c’est la générosité des Millavois. Celle qui vient du cœur. Alors, ne revenons pas sur des souvenirs désastreux, sur la raison pour laquelle ces membres d’une famille sont là aujourd’hui.

Parlons plutôt ensemble de ces mercis qu’elles adressent. "Nous voulons dire beaucoup, beaucoup merci aux Français. Les gens ici, on les adore, ils sont très gentils. Ça a été très important parce que c’est l’étape d’une nouvelle vie. Grâce à eux, nous nous sentons intégrées et avons envie de l’être encore plus. Cette organisation, ces services, ces dons de professionnels ou de particuliers ont aidé à retrouver un peu de bonheur." Leur français est encore fragile, mais qui peut le leur reprocher ? Qui souhaite vivre ce qu’elles ont abandonné ? Qui ferait mieux ?

Membres de la famille

Mères "célibattantes", Olga et Anna ne tournent pas la page ukrainienne, mais préfèrent se plonger dans des lignes conjuguées dans la langue de Molière plus propice à un avenir. Celui de leurs enfants d’abord. Elles se remémorent ce gîte de la Maladrerie qui les a accueillies, "comme un hôtel. C’était magnifique". Puis cette famille qui les a conviées à s’approprier le gîte qu’elle propose en location estivale. Des propriétaires qui les considèrent aujourd’hui comme "des membres de la famille". "Pour nous aussi, ils sont notre deuxième famille. Même si notre cœur est resté un peu en Ukraine près des nôtres", affirment Olga et Anna en repensant à Odessa, cette ville dont elles sont parties en laissant des membres de leur première et vraie famille.

Alors qu’Olga est mère de deux enfants de 23 et 25 ans partis pour d’autres villes françaises, Anna a son fils de 9 ans aujourd’hui scolarisé à Beauregard. "Il s’est fait déjà des amis. Il parle mieux français que nous, sans accent ! Pour son futur, je souhaite qu’il étudie et grandisse dans un pays en paix qui offre une belle éducation. Il est très malin et nous assistons tous les jours à ses progrès. En Ukraine, ces copains de l’école suivent des cours en ligne à cause de la guerre. Mais, comme il y a beaucoup de problèmes d’électricité, ils ne peuvent pas apprendre normalement."

"Nous cherchons du travail"

À part la barrière de la langue, jamais elles ne trahissent leurs difficultés. Elles feraient presque oublier qu’ils vivent tous les trois ensemble avec 6,40 € par jour. Alors, une fois n’est pas coutume, Midi Libre fait écho à leur besoin. "Nous cherchons du travail." "Je peux travailler comme vendeuse", indique Anna. Qui, comme Olga, suit une formation dispensée par le Greta de Millau jusqu’à l’automne prochain.

"Je ne sais pas si un jour nous pourrons retourner en Ukraine mais, pour le moment, c’est trop compliqué. Nous sommes deux femmes divorcées et, pourquoi pas, si nous tombons chacune amoureuse d’un beau Français rester un peu plus dans ce beau pays." Une autre fois, cela deviendrait presque coutume, Midi Libre se fait écho du courrier du cœur. " Mais d’abord le travail", rappelle la plus jeune des deux.

C’est donc toute une vie qu’Olga et Anna viennent refaire ici, en France, à Millau. Dans un an, elles seront, on l’espère, salariées, amoureuses et que l’Ukraine aura retrouvé la paix.

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 1 année Le 24/02/2023 à 08:44

Il est évident qu'il y a immigration et immigration comme il y a réfugiés et "réfugiés" ; quand on voit la grande qualité et l'intégration de ces personnes qui ont fui la barbarie Russe !