Le philosophe anarchiste, Itsuo Tsuda, parcours d’un homme libre

  • Itsuo Tsuda, vers 1970.
    Itsuo Tsuda, vers 1970. Photo d'Eva Rotgold
Publié le
Philippe Henry

Manon Soavi présente aux éditions L’Originel, le parcours d’un homme libre qui a puisé dans le taoïsme, l’anarchisme et les pratiques du corps les moyens de retrouver les chemins de la liberté, de la sensibilité et la force vitale. Une véritable source d’inspiration.

Comme une introduction à l’œuvre d’Itsuo Tsuda. Une lumière qui vient éclairer la vie et le parcours de cet homme qui avait choisi d’être, avant tout, libre et sur lequel a choisi de se pencher l’autrice, Manon Soavi. Pour mieux comprendre les idées développées par Itsuo Tsuda, il faut rappeler qu’il est né en 1914 et meurt en 1984. Il est donc à la fois un homme de son siècle mais également relié à monde plus ancien, celui d’un Japon qui s’est brutalement occidentalisé. Il est en rupture tout d’abord avec son père, puissant homme d’affaires japonais dans la Corée occupée, puis part en Chine avant de rejoindre la France. Il y découvre le monde, la culture et la pensée occidentale. Il est alors étudiant à Paris avec l’ethnologue Marcel Mauss et le sinologue avec Marcel Granet. Par ses rencontres et son mode de vie très libre, il est séduit par les idées anarchistes qui prônent le développement harmonieux de l’individu, comme de la société. Il apprend également l’aïkido auprès de son fondateur, Me Morihei Ueshiba.

Autre rencontre déterminante. Au-delà de présenter les enseignements d’Itsuo Tsuda, Manon Soavi s’attache également à décrire au lecteur quels sont les outils qui nous libèrent et elle expose les chaînes qui nous aliènent, avec son regard empreint de libertarisme et de féminisme. Itsuo Tsuda s’adapte toutefois à la société, sans mettre en péril ses convictions profondes. Il n’évolue pas en marge. Bien au contraire. Il est pleinement au cœur de notre monde. S’il a fait tant d’effort pour s’extraire de la voie qui avait été choisie pour lui, ce fut avant tout pour retrouver un sens profond, la liberté d’être totalement soi-même. Itsuo Tsuda a travaillé dur pour défricher le chemin sous ses pas. Et ce, d’abord pour lui-même. Mais petit à petit, les adeptes de ses textes et de sa pensée ont été de plus en plus nombreux à se réunir au sein de ses divers dojos pour suivre son exemple.

"Il ne m’appartient pas d’imposer mes idées, en disant : ne faites de ce que je fais, mais faites ce que je vous dis. Une telle formule appartient aux grands, aux puissants, mais pas à moi. Ma formule est : "Je vis, je vais, je fais".

Le maître anarchiste, Itsuo Tsuda, savoir vivre l’utopie, de Manon Soavi, aux éditions L’Originel, 255 pages, 19 €.
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