Tout le monde n'est pas encore retourné au resto comme avant la crise

  • La sortie au restaurant concerne surtout les CSP+, les urbains et les 50-64 ans.
    La sortie au restaurant concerne surtout les CSP+, les urbains et les 50-64 ans. DjelicS / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Emblématique de l'art de vivre à la française, la sortie au restaurant n'est pas encore revenue dans les habitudes de tous les consommateurs depuis la crise sanitaire. L'inflation est passée par là, et ce sont surtout les plus aisés ainsi que les clients d'âge mûr qui en profitent.

Voilà plus de trois ans que les Français ont fait l'expérience du confinement. Parmi les nombreuses mesures prises afin d'endiguer ce qui sera ensuite indiquée comme une pandémie, on ferme le rideau des restaurants. Les professionnels de la restauration devront attendre de longues semaines avant de pouvoir travailler de nouveau tandis que certains comme à Paris devront se contenter d'accueillir leurs clients en terrasse. Cette période paraît rattachée à un temps déjà bien loin, et pourtant la restauration commerciale n'a pas encore totalement retrouvé son activité d'avant crise. La faute à la problématique conjoncturelle du moment : l'inflation.

Dans son bilan 2022 quant à l'attractivité de la restauration commerciale, l'institut Kantar souligne un niveau de fréquentation encore inférieur à celui enregistré en 2019. Le taux de visite est en effet inférieur de 7% par rapport à cette année-là. Tous les Français n'ont pas encore retrouvé leurs habitudes en matière de sorties au restaurant. Le taux de pénétration s'élève à 91,5% alors qu'il était de 97,3% à l'époque. La seule exception à souligner concerne le troisième trimestre, en lien avec la saison estivale, au cours de laquelle on a retrouvé une fréquentation similaire entre 2019 et 2022.

Néanmoins, en raison du contexte inflationniste, la réalité révèle une différence entre les foyers aux revenus aisés et ceux qui ont davantage de mal à joindre les deux bouts. Plus concrètement, les familles qui gagnent modestement leur vie effectuent des arbitrages au détriment de dépenses en dehors du domicile, dont font partie un déjeuner ou un dîner au restaurant. Les ménages aisés ou appartenant à la classe moyenne supérieure ont retrouvé pour leur part un niveau de fréquentation comparable à celui avant la Covid-19. Si l'on s'en tient aussi à la data de Kantar, ce sont surtout les consommateurs d'âge mûr - entre 50 et 64 ans, ainsi que les urbains qui composent la clientèle de la restauration commerciale aujourd'hui.

Par ailleurs, si l'on doit distinguer les catégories socio-professionnelles pour repérer celles qui sont effectivement retournées au restaurant comme avant, on ne peut pas non plus englober toutes les variétés de restaurant dans un seul et même panier pour juger de l'attractivité de ce secteur professionnel. La restauration rapide est celle qui s'en sort le mieux, soutenue par le succès de la livraison et la vente à emporter. On ne peut pas en dire autant pour la restauration à table ou les cafétérias.

L'histoire dira l'année prochaine si la restauration commerciale retrouvera d'autres de ses clients en 2023, ce qui n'est pas si sûr. Quand on prend en compte, par exemple, les mouvements sociaux qui ont eu lieu au mois de mars, en incluant la grève des éboueurs et les manifestations spontanées, la fréquentation des hôtels et des restaurants a chuté de 25% en moyenne, d'après les calculs du Groupements des Hôtelleries et restauration.

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