La livraison est devenue un mode de consommation comme un autre

  • La livraison n'est plus une solution de recours, c'est un mode de consommation.
    La livraison n'est plus une solution de recours, c'est un mode de consommation. svetikd / Getty Images#
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Près de la moitié des Français (48%) se sont fait livrer des repas au cours des six derniers mois en 2022 tandis que 40% des utilisateurs emploient la livraison toutes les semaines. Solution de recours hier, la livraison est devenue un mode de consommation à part entière.

Courses, produits locaux, menus gastronomiques... La livraison s'est imposée comme un outil indispensable pour adoucir le quotidien des différents confinements. Avant la crise sanitaire, elle était davantage perçue comme une solution temporaire pour servir des profils de consommateurs bien distincts : les séniors, les femmes enceintes, sinon pour satisfaire une envie de pizzas ou de sushis qui dépannaient en cas de flemme un vendredi soir. En 2018, on estimait le marché de la livraison à 3,3 milliards d'euros, et les prévisions portaient sa croissance à hauteur de 20% par an jusqu'en 2022. Finalement, rien que la livraison de repas à domicile a bondi de 47% en 2020 pour représenter 5 milliards d'euros. Cette somme de chiffres avait été compilée par le cabinet Food Service Vision, dans un rapport qui a eu valeur de référence pour comprendre la dynamique de ce nouveau mode de consommation.

La livraison n'est plus une solution de secours

Ce qui était hier une solution de secours est en effet devenu une habitude, si l'on en croit les dernières tendances décrites dans le rapport de l'entreprise d'analyses stratégiques dans la restauration. Près d'un consommateur sur deux s'est fait livrer un repas en 2022 tandis que 37% ont choisi ce mode de distribution pour leurs courses alimentaires. L'utilisation est ainsi largement répandue alors que ce marché, qui pèse 7 milliards d'euros, est aux mains de deux principaux acteurs que sont Deliveroo et Uber.

D'ailleurs, les utilisateurs prennent l'habitude de ne recourir qu'à une seule plateforme (41% contre 30% en 2020). A l'heure où le smartphone ne peut être oublié ni dans la poche ni dans un sac à main, le recours à la livraison est d'autant plus facilité qu'elle est effectuée en premier lieu à l'aide du téléphone portable (41%). Dans le même temps, elle devient un usage de plus en plus ancré à mesure que le réseau d'adresses et de marques proposant ce service s'enrichit : entre octobre 2021 et janvier 2023, leur nombre a par exemple progressé de 10%.

La livraison d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui

Néanmoins, si la crise sanitaire a clairement été un boosteur pour installer la livraison comme une manie, elle n'apporte plus les mêmes produits et les consommateurs ne sont pas, de surcroît, nécessairement ceux que l'on croit. En l'occurrence, si la pizza constitue une valeur sûre, avec 70% de consommateurs qui l'ont déjà commandée, on l'a choisie de moins en moins (baisse de 15 points selon Food Service Vision). Même sentence pour le burger (-15 points). A contrario, les plats asiatiques ont le vent en poupe, avec une augmentation de commandes de l'ordre de dix points par rapport à 2021. Surtout, ce qui a changé, c'est que l'on ne s'en tient plus aux sempiternels pizzas et menus sushis. On commande aussi des pokés bowls, des glaces et même des desserts.

Quant à esquisser le profil du client type, c'est davantage la gent masculine qui s'en sert, surtout en ce qui concerne ceux qui habitent dans les grandes villes, de plus de 100.000 habitants. Et on y a davantage recours quand on jouit d'un pouvoir d'achat aisé : la part des CSP+ passant des commandes en livraison a augmenté de sept points tandis que celle des "inactifs a baissé fortement", indique le rapport.

Et dernière idée reçue à balayer : la livraison n'est pas devenue l'apanage du déjeuner au bureau. Si les utilisateurs s'en servent en moyenne trois fois par mois, les colis sont livrés à domicile dans huit occasions sur dix, et notamment en fin de semaine au moment du dîner. Seulement 29% des commandes prennent la direction des bureaux. Pour autant, c'est une tendance qui mérite d'être observée car elle est en progression de huit points.

Enfin, l'avantage que l'on attribuait hier à la livraison reste celui que l'on reconnaît aujourd'hui : la praticité. 45% des utilisateurs qui augmentent leur consommation en livraison effectuent ce choix pour une question pratique. Une récente étude de l'Observatoire Cetelem abordait aussi récemment la dimension plaisir de la livraison, confirmée par le rapport de Food Service Vision.

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