L'Aveyron d'Éric Mayer, la tête à Hong Kong et le cœur à La Bastide-l’Évêque

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  • Éric Mayer, devant les photos de ses ancêtres, dans l’entrée de propriété  de La Rangousie qu’il restaure, à La Bastide-l’Évêque.	Emmanuel Pons
    Éric Mayer, devant les photos de ses ancêtres, dans l’entrée de propriété de La Rangousie qu’il restaure, à La Bastide-l’Évêque. Emmanuel Pons
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Propos recueillis par Emmanuel Pons

Avocat d’affaire à Hong Kong, Éric Mayer a décidé, il y a quelques années, de se rapprocher de ses racines aveyronnaises. Il a ainsi acquis une propriété à La Bastide-l’Évêque, en 2013, qu’il est en train de restaurer et où il vient se ressourcer en famille dès qu’il le peut.

De l’Aveyron, il retient l’hospitalité de ses habitants, leurs valeurs et, bien sûr, il apprécie la gastronomie locale.

Un homme, une femme qui vous ont marqué

"Jeanne Souyri, retraitée et aidant sa famille dans l’Hhtel-restaurant Souyri à la Bastide-l’Évêque. Lorsque je séjournais dans son hôtel alors que j’entamais la rénovation de la propriété sise au lieu-dit la Rangousie, je me souviendrai toujours de Jeanne Souyri me disant "entre voisins, il faut bien s’entraider" alors que je débarquais en Aveyron pour renouer le lien avec mes ancêtres et cherchais un lieu pour me loger à côté de la propriété que je venais d’acquérir. Avec son époux Louis Souyri, j’aurai vécu dès mon premier séjour l’authenticité de la valeur d’entraide ancrée dans le Rouergue. J’ai aussi vu, à travers la famille Souyri, la valeur de la famille et du travail bien fait. Louis et Jeanne Souyri m’auront donné un aperçu de la profondeur de la culture occitane du Rouergue dès mon arrivée à la Bastide-l’Évêque".

Un souvenir fort

"Le verre de l’amitié que j’ai organisé, le samedi 3 août 2013, après avoir acquis la Rangousie, où furent invités tous les habitants de la commune de la Bastide-l’Évêque afin que je puisse me présenter à eux. J’étais ému par les discours de bienvenue de deux anciennes dames du village, tristement disparues peu après ce verre, à savoir Mesdames Lacassagne et Piel".

Une habitude ou un rituel

"À chaque déplacement en Aveyron, je vais prier dans la chapelle de la Rangousie pour remercier la Vierge de Rouached (à laquelle la chapelle est dédiée) de tout le bonheur que me procure le projet de retour à mes racines maternelles".

"Chaque année, je vais à la fête de Cabanes, le premier samedi du mois d’août, pour honorer le village de mes ancêtres. La Rangousie appartient à la paroisse de Cabanes et non pas à celle de la Bastide-l’Évêque. Je suis heureux que le Rouergue ait préservé la tradition française des fêtes de village".

Un lieu

"La Rangousie, que je rénove depuis plus de 10 ans et qui est devenue habitable en janvier 2023. Ce lieu concentre toutes les énergies que je déploie de manière constructive : rénovation du patrimoine vivant, retour dans la terre de mes ancêtres, démarche spirituelle me permettant de pacifier l’histoire douloureuse, en Afrique du Nord, de mes ancêtres maternels. La beauté du site de la Rangousie, avec ses magnifiques paysages et un patrimoine paysan ont conforté ma décision de rénover entièrement la propriété avec un projet ayant une dimension agricole".

Une bonne table

"Le Glacier, à Villefranche-de-Rouergue, pour ses côtes de veau du Ségala, en toute simplicité, avec un excellent rapport qualité-prix".

Un plat

"Au printemps, le respouncho façon Nelly au restaurant Souyri (pas dans le menu, servi en dehors des heures d’ouverture du restaurant à titre confidentiel). Une véritable communion avec la campagne rouergate et ses puissantes saveurs printanières".

Une boisson

"Le marcillac, Domaine du Cros, cuvée Lo Sang del Païs, qui révèle toute la splendeur du cépage fer servadou : des tannins bien fondus avec des arômes de prune quand bu jeune, et des notes de pruneau et une pointe de cacao lorsqu’il a vieilli en bouteille une dizaine d’années".

Une qualité

"La curiosité, elle me pousse vers de nouveaux horizons et m’a ouvert au monde de la rénovation, à la campagne".

Un défaut

"L’impatience, il faut savoir prendre son mal en patience lorsque tout n’avance pas comme prévu".

Une devise

"Aide-toi et le ciel t’aidera".

"Ainsi avance le projet de rénovation de la Rangousie malgré les nombreux obstacles rencontrés en route, mais quel bonheur de pouvoir savourer, à chaque petite étape, les progrès réalisés. Je dois beaucoup à Marie-Joëlle Merré, une amie de longue date de ma mère, combative et expérimentée en rénovation du patrimoine, sans qui ce projet n’aurait pas pu réussir. Elle a restauré pendant une vingtaine d’années le château de Chabans, en Dordogne".

Un rêve

"Il est en train de devenir réalité : je suis revenu aux origines, en faisant participer mes enfants et ma famille à mon projet de vie consistant à rénover de belles bâtisses dans la terre de mes ancêtres. La beauté des paysages du Rouergue occidental, ses belles traditions, notamment culinaires, son identité paysanne et catholique (mon épouse chinoise est également catholique), constituent, en outre, un cadre idyllique et rêvé pour accomplir un tel projet".

"J’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes qui, comme moi, résident en dehors du département mais reviennent et investissent dans cette magnifique région. Cela renforce mon enthousiasme en créant un lien entre mon activité professionnelle à l’étranger et mon enracinement dans le Rouergue occidental. Bien que je continuerai certainement à vivre et à travailler en Asie, après presque 30 ans d’exercice de la profession d’avocat à Hong Kong, je rêve de pouvoir me ressourcer autant que possible dans le Rouergue en exerçant, un jour, le métier d’agriculteur, à temps partiel à la Rangousie".

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