Aveyron : le collectif "Dètz" et son application... pour faire cuire l'aligot !

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    Le collectif Dètz Centre Presse - Collectif Dètz
Publié le
Mathys Debril

Originaire d'Aveyron et du pays occitan en général, un groupe de jeunes âgés de 17 à 27 ans met la langue occitane en vidéo. Autour de concepts parodiques et absurdes, parfois sérieux. Retour sur un collectif qui est implanté depuis longtemps mais en constant renouvellement. 

Faire cuire de l'aligot avec une application, une race de banane du Ségala cultivée depuis des siècles... Deux infos que vous avez peut-être vu passer et qui ont deux points communs : il faut les prendre au second degré et elles sortent de la tête du collectif Dètz.

Créé il y a plus de dix ans, ce collectif rassemble des gens d'Occitanie, "on vient de Toulouse, de Rodez, de Montpellier, de Cardaillac, d'un peu partout", explique Elise, qui gère le groupe.

"Un laboratoire audiovisuel"

"Cela fait 4ans que je fais partie de Dètz, mais récemment on a décidé de renouveler l'équipe, alors j'en ai pris les rênes et j'ai recruté de nouvelles personnes, on a entre 17 et 27ans", décrit-elle. Elle dépeint le projet comme un "laboratoire audiovisuel", autrement dit un espace de liberté pour permettre à ces passionnés de vidéo d'exprimer leur art. 

Souvent parodiques, les vidéos sont inspirées "de programmes comme Groland, décalés et absurdes". Les talents se retrouvent pour créer : "Là, on vient de passer une semaine à tourner, tous rassemblés dans une maison en Aveyron, on a un micro-trottoir qui va sortir dans la semaine et on a beaucoup d'autres projets de prêts".

Entre ton léger et humoristique, ils se permettent aussi de produire des formats différents : "Lors de notre séminaire de création, on a par exemple, tourné l'histoire passionnante d'une dame du village, une vidéo dans un ton plus calme et sérieux".

Récemment, ils ont aussi mis en boîte une publicité pour une application : Calf App, qui permet de faire cuire l'aligot. Une vidéo réaliste, puisque "certains journalistes nous ont appelés pensant que c'était vrai", explique Estelle, mais bien évidemment parodique.

Auparavant, ils avaient réussi à inventer la water pétanque ou à faire découvrir la fameuse banane du Ségala toujours avec une justesse et un professionnalisme à l'image qui rendrait n'importe quelle information réaliste. 

"Montrer que la langue occitane est vivante"

Tout ce beau monde avait un point de ralliement, où beaucoup se sont rencontrés : l'Estivada. Anciennement festival occitan, c'est ici, qu'Estelle a rencontré les membres du collectif. Parmi eux, Amic Bedel, le fondateur. Il explique que "c'est pendant le festival que le collectif s'est créé, on mettait des projecteurs et on diffusait nos vidéos là, devant 10 000 personnes, c'était un beau moyen de s'exprimer". L'objectif étant de "montrer que la langue occitane est vivante, et de faire quelque chose pour cette culture". 

Depuis, Amic Bedel a fait du chemin, il est réalisateur pour France Télévision. Il a d'ailleurs créé "La Seria", un feuilleton humoristique en occitan diffusé sur France 3 Occitanie et en streaming. C'est naturellement qu'il a donc dû déléguer son travail à Dètz, "il était temps de renouveler l'équipe", précise-t-il. Cela ne présage que du bon pour la suite du collectif. 

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