Le rêve américain de l'Aveyronnais Daniel Soglo avec son "pogo stick"

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  • Daniel Soglo en plein entraînement. Daniel Soglo en plein entraînement.
    Daniel Soglo en plein entraînement.
Publié le
Mathys Debril

Depuis son plus jeune âge, Daniel Soglo pratique le "pogo stick". Un sport peu commun qui l’a, avec le temps, amené à performer à travers le monde.

Daniel Soglo est de La Primaube. En 2006, du haut de ses 6 ans, il opte pour un "pogo stick", un bâton sauteur à ressort, comme cadeau de Noël. Un coup de cœur qui rythme encore sa vie.

Néanmoins, et pendant deux ans, ses parents lui interdisent de pratiquer car il est trop jeune. Une fois en mains, il trouve un voisin qui a le même jouet, alors ils passent leurs après-midi à en faire, jusqu’à en devenir passionnés. En quête de nouvelles manières d’utiliser son "pogo stick", il réalise des recherches sur internet. Il tombe sur une vidéo qui va lui faire changer la vision de sa passion. Il voit un Américain réaliser un salto sur le même bâton que celui qu’il a dans le jardin ; le simple jeu venait alors de devenir un véritable sport.

C’était le déclic qu’il cherchait inconsciemment. Ses après-midi d’amusement sont dorénavant des entraînements, sa passion devient travail. Il se met alors à parler avec des personnes qui pratiquent le même sport Outre-Atlantique, car il ne trouve pas de semblable en France, encore moins en Aveyron. "Je ne comprenais rien à l’anglais, alors je leur parlais en utilisant des outils de traduction, et j’essayais de comprendre ce qu’ils me disaient de la même manière. C’était difficile mais on a réussi à tisser des liens. À 13 ans, j’ai rejoint un groupe qui s’appelait "Pogochat" avec une dizaine de personnes à travers le monde", explique-t-il.

Après cela, il se met à diffuser des vidéos de ses premières acrobaties sur Facebook. Son matériel s’améliore puisqu’il change à plusieurs reprises de "pogo stick", jusqu’à ce que son travail commence à payer et à lui offrir des opportunités. À 14 ans, il est contacté par un vendeur de matériel de sport extrême andorran qui était tombé par hasard sur ses exploits. Ce dernier lui propose de le sponsoriser, en lui offrant même des prix sur le matériel et des opportunités professionnelles.

Une tournée aux États-Unis durant près de deux mois

Petit à petit, son groupe "Pogochat" prend de l’ampleur, jusqu’à se renommer "Xpogo" et devenir l’élite de la discipline. En 2015, Daniel Soglo accueille même un athlète russe chez lui, à La Primaube, pour s’entraîner. "C’était super parce que je me sentais assez seul à pratiquer ce sport. J’aurais pu faire du BMX ou du skate et aller trouver des gens dans un skate park, mais le pogo il n’y avait personne avec qui s’entraîner en France, alors on essayait de se réunir parfois entre membres du groupe." S’il ne trouve personne avec qui s’entraîner, il peut compter sur son père qu’il décrit comme son "plus grand supporter, il me motive tout le temps à pratiquer et m’encourage depuis tout le temps à continuer ce sport".

Rebelote fin 2016 où il invite deux de ses amis américains à venir s’entraîner en Aveyron. Cela se passe tellement bien que le trio décide de partir un week-end à Barcelone pour faire ce qui sera son premier show en public. À force de côtoyer les meilleurs de la discipline, Daniel Soglo attire tous les regards. Il est ainsi invité à participer, pendant un mois et demi, à une tournée de spectacles à travers les États-Unis. Ville après ville, il montre ses figures et son agilité. "C’était une expérience incroyable. Les deux premières semaines, je n’ai pas parlé. Même si j’étais bon en anglais, tout ce qu’il se passait autour de moi était intimidant, mais c’est en pratiquant avec l’équipe que j’ai su me libérer. Petit à petit, mes partenaires d’équipe étaient devenus mes amis et tout ça grâce au pogo." En même temps, il en profite pour participer au "Pogopalooza", le championnat du monde de la discipline qui se déroule à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Un concours de figures où les athlètes ont trois tentatives pour faire la meilleure démonstration. Ils sont jugés sur l’amplitude, la vitesse d’exécution, la diversité des figures et l’adaptation à l’environnement. Il a terminé 10e. Un an plus tard, il est de nouveau reparti sillonner les villes américaines.

Des appels à travers l’Europe

En 2018, la production de l’équivalent espagnol de "La France a un incroyable talent" le contacte. Il part alors seul, pogo en main, montrer sa discipline de l’autre côté des Pyrénées. L’année d’après, il participe, cette fois-ci, à la version française de l’émission, avec trois autres compétiteurs. Le petit écran, il commence à connaître puisqu’il a également participé à une vidéo avec Aurélien Fontenoy, un professionnel du BMX, la vidéo cumule quasiment 900 000 vues sur Youtube.

Si en France, le sport est méconnu, il prend de l’ampleur aux États-Unis. "Aujourd’hui, certains membres de l’équipe font des pubs avec différentes marques. Depuis dix ans, on voit vraiment que ce sport est en train de prendre une nouvelle tournure."

Récemment, un ami "pogoer" l’a invité au festival Defqon.1 aux Pays-Bas. Là-bas, il a performé devant pas moins de 70 000personnes. Une expérience qu’il décrit comme "incroyable, la sensation de jouer devant tant de personnes est folle et en plus de cela il y avait plein d’athlètes de sport extrêmes avec qui j’ai pu discuter et tisser des liens". Son plus grand objectif, comme tout sportif, ce sont les championnats du monde. Malheureusement, il n’a pas pu y participer cette année à cause d’une rupture de la clavicule. Il s’entraîne dur pour les prochains…

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