Aveyron : un service d’accès au soin pour optimiser par le tri, la solution aux problèmes qui frappe les urgences ?

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    Une solution pour le problème récurrent des urgences en Aveyron ? Centre Presse - José A. Torres
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Xavier Buisson

Le dispositif, qui pourrait entrer en service début 2024, a vocation à orienter les patients en amont pour éviter les passages inutiles dans les services d’urgences du département.
 

La solution aux problèmes qui frappe les services d’urgences depuis des années est-elle enfin à portée de main ? Dans le département, le Service d’accès au soin (Sas) suscite l’espoir, du côté de l’Agence régionale de santé comme du Groupement hospitalier de territoire du Rouergue.

"La mise en place du Service d’accès au soin, c’est la volonté d’avoir un service qui réponde à l’urgence, une primo-régulation, c’est dans ce sens que le Sas va, pour un fonctionnement davantage centré sur les urgences", explique Vincent Prévoteau, directeur des centres hospitaliers du Nord-Aveyron.

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Si le Sas pourrait officiellement entrer en fonction début 2024, une phase de test est en cours à l’échelle ruthénoise notamment : plusieurs patients ont déjà été ré-orientés depuis les urgences vers la médecine de ville, et notamment la Maison de santé du Faubourg.

Un "meilleur tri" pour davantage "répartir la charge"

Des plages horaires non programmées ont été ouvertes dans ce but, préfigurant le fonctionnement du Sas, à travers un fort partenariat avec la médecine de ville. Le dispositif « permettra de gagner du temps et de répartir la charge, avec collaboration de la médecine de ville et des transports sanitaires », affirme le représentant départemental de l’ARS Benjamin Arnal.

Dans ce cadre, les médecins régulateurs devraient recevoir le renfort de médecins libéraux et d’assistants de régulation médicale pour "un meilleur tri" selon Benjamin Arnal, soulignant que "la solidarité ville-hôpital devient concrète". Les patients seront ensuite, selon leurs pathologies, orientés vers la médecine de ville ou l’un des hôpitaux du département.

"Mais on ne ferme pas de service d’urgences", martèle Vincent Prévoteau, qui note par ailleurs qu’il y a un "travail à mener sur les passages". "À Rodez, pour près d’un tiers des usagers, ce lundi 11 septembre (l’accès était alors régulé aux urgences, NDLR), l’état de santé relevait de la médecine générale", affirme en ce sens Benjamin Arnal.

"Le Sas est une solution"

Un nécessaire travail de tri, donc, mais aussi "d’information", comme l’appelle de ses vœux le Dr Alain Vieillescazes, président du conseil de l’ordre des médecins de l’Aveyron. "La régulation d’accès aux urgences montre bien la fragilité du système. L’été a été très difficile. Le Sas est une solution, pas la solution. Il ne faudrait pas qu’il devienne une forme de transfert d’une suractivité dégradée vers une médecine générale elle-même en grande souffrance", analyse Alain Vieillescazes, qui reconnaît que la phase de test montre que l’orientation des urgences vers les maisons de santé "fonctionne très bien".

"Une logique d’optimisation du fonctionnement"

Un "système assez pertinent" qui pourrait éviter que certains usagers "aillent faire un tour aux urgences", poursuit le médecin, qui rappelle le processus à suivre avant un déplacement aux urgences : "En journée, appeler le médecin traitant. Pour ceux qui n’en ont pas, comme près de 5 000 personnes sur le Grand Rodez, appeler le 15. Après 20 heures, il faut appeler le 39 66".

Pour Vincent Prévoteau, qui salue "l’implication des équipes", "l’objectif est que les urgentistes fassent de l’urgence. Il faudrait que nous ayons cinq urgentistes de plus à Rodez. Actuellement ils font tous du temps additionnel. Le Sas va dans le sens d’une logique d’optimisation du fonctionnement".

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