Accidents du travail : deux personnes décèdent chaque jour en France, un fléau à endiguer

  • En 2021, on dénombrait 640 000 accidents du travail, dont 39 000 graves et 696 mortels, rapporte le ministère du Travail, le 25 septembre 2023.
    En 2021, on dénombrait 640 000 accidents du travail, dont 39 000 graves et 696 mortels, rapporte le ministère du Travail, le 25 septembre 2023. Illustration - Pexels
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Centre Presse Aveyron

Chaque jour en France, deux personnes meurent au travail et plus de 100 sont gravement blessées. Le ministère du Travail lance une campagne à destination des employeurs, des salariés et du public.

Le 5 mai dernier, un ouvrier de 62 ans a perdu la vie après avoir été heurté à la tête par une poutre métallique sur le chantier d’une station de lavage, à Montpellier. Le 26 juillet, un employé est mort, absorbé par une machine dans un centre de tri, à Nîmes.

Les accidents du travail alimentent la chronique des faits divers tout au long de l’année. Chaque jour, plus de 100 personnes sont grièvement blessées et deux sont tués dans l’exercice de leur profession, en France. Un phénomène que le gouvernement ne parvient pas à enrayer.

Un sport pour favoriser et renforcer la prévention

C’est tout l’objet de la campagne de prévention lancée lundi 25 septembre, par le ministre du Travail. Olivier Dussopt souhaite créer un "électrochoc", en interpellant les employeurs, les travailleurs, mais aussi le grand public, avec un spot qui résonnera, dès ce mardi 26 septembre, dans les médias.

Cette campagne vise à favoriser et renforcer une culture de prévention des risques en milieu professionnel, et à faire de la prévention des accidents du travail une préoccupation pleinement intégrée à la vie des entreprises. Les accidents du travail ne doivent plus être une fatalité, explique le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Selon les dernières données de la Cnam et de la MSA, on dénombrait pourtant 640 000 accidents du travail en 2021, dont 39 000 graves et 696 mortels.

L'Occitanie, l'une des régions les plus exposées

L’Occitanie fait partie des régions les plus exposées (viticulture, BTP…), explique-t-on à l’Aipals, un service de prévention et de santé au travail, à Montpellier. "Les accidents du travail graves et mortels sont une priorité en région du Plan régional santé travail", souligne la directrice, Diane Laruel, qui juge cette campagne nationale "nécessaire".

En France, "une baisse importante du nombre d’accidents du travail graves et mortels a été enregistrée grâce aux actions menées, mais depuis 2010, un plancher semble avoir été atteint", observe-t-elle. Avec une tendance identifiée par le gouvernement. "Les travailleurs temporaires, détachés et les jeunes (apprentis, stagiaires, nouveaux embauchés)", sont parmi les plus exposés, explique le ministère du Travail.

La formation est essentielle

"15 % des accidents du travail graves et mortels surviennent au cours des trois premiers mois suivant l’embauche, et 25 % des accidents du travail concernent des salariés ayant moins d’une année d’ancienneté dans l’entreprise", confirme l’Aipals, à Montpellier. "Les jeunes qui sortent de l’école, en ayant bénéficié d’une formation à la prévention, ont deux fois moins de risque d’avoir un accident du travail", précise Diane Laruel. La formation est donc essentielle.

Quels sont les principaux risques identifiés ?

Les principaux risques sont identifiés : 44 % des accidents du travail sont liés à de la manutention manuelle, 33 % sont des chutes. Avec un taux de 4,81 accidents du travail graves et mortels pour 100 000 employés, la France est même considérée comme un mauvais élève en Europe (2,17 en moyenne), mais la comparaison est faussée, les méthodes de calcul et de déclaration variant d’un pays à l’autre. Au-delà des chiffres, "est-ce qu’en 2023, il est toujours tolérable de mourir de son travail, en France ?", interroge Diane Laruel.

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