Escrime : Bardenet quitte Rodez pour Levallois, l’Aveyron perd sa meilleure chance de médaille aux JO

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  • Alexandre Bardenet quitte le club de Rodez qu’il avait rejoint en 2015 pour le prestigieux de Levallois.
    Alexandre Bardenet quitte le club de Rodez qu’il avait rejoint en 2015 pour le prestigieux de Levallois. Archives Centre Presse - Jean-Louis Bories
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L’épéiste Alexandre Bardenet vient de quitter le club de Rodez pour rejoindre celui de Levallois. En cause, du sportif, mais pas seulement. 

Un tremblement de terre est généralement suivi d’une réplique. Et ce week-end, l’escrime ruthénoise a tremblé, deux fois. D’abord avec la démission aussi surprise que furieusement sensible de Bruno Gares de son poste de président de la fédération vendredi. Puis, quand on a appris le départ de l’Escrime Rodez Aveyron d’Alexandre Bardenet.

Celui-là même qui, à 33 ans, a en ligne de mire les Jeux de Paris. Actuel 8e mondial à l’épée, membre à part entière de l’équipe de France, d’ailleurs double champion du monde avec elle. Clairement, la meilleure chance de médaille l’été prochain lors des JO pour Rodez et l’Aveyron. Car s’il est Nordiste, Bardenet a toujours mis en avant son "lien très fort " avec son club de Rodez rejoint en 2015. Avec qui d’ailleurs il était devenu champion d’Europe des clubs l’année suivante, ce qui s’apparente à la Ligue des champions pour les footeux.

Billa en remplaçant de luxe, l’équipe femmes disparaît !

Le roi est mort, vive le roi ! Grand club français à l’épée, l’ERA s’est rapidement activé pour remplacer son leader Alexandre Bardenet en vue notamment du championnat de France de D1. Il a donc signé la pépite landaise, Gaëtan Billa (22 ans). Du très lourd puisque le 28e tireur mondial et 4e français, natif de Pontonx-sur-l’Adour, pourrait aussi participer aux prochains JO. En revanche, au club ruthénois, la saison dernière a laissé des traces. « On n’a pas bouclé le budget, annonce la présidente Godzik-Vernhes. Entre l’inflation et les coûts de déplacement… » Le bilan comptable précis doit intervenir à la fin du mois. Il semblerait que les fonds propres du club puissent combler ce déficit, mais le club « a été contraint de prendre des décisions drastiques ». La plus marquante : l’arrêt de l’équipe femmes, qui évoluait pourtant au plus haut niveau.
 

Rodez agglo et le Département n’ont pas répondu au club

"Alexandre a reçu une très belle proposition du club de Levallois. Il nous en a fait part. On a tenté, mais on ne pouvait clairement pas s’aligner. On est resté en très bons termes, on a tenté de faire ce qu’on pouvait pour le garder, mais ce n’était pas possible, alors on lui a dit : "Vas-y" !", témoigne sa désormais ex-présidente de club, Géraldine Godzik-Vernhes. Il faut dire que le club de Levallois est une pointure dans le milieu de l’escrime, abritant la plupart des athlètes internationaux français, et sa ville et son département ont une tradition de soutien fort. Ce que la dirigeante ruthénoise n’a pas pu obtenir de la part de Rodez agglo, ni du Département. "On a fait une demande pour voir s’ils pouvaient nous aider, via notamment un contrat d’image. Mais nous n’avons pas eu de réponse de leur part, même si ce sont des soutiens du club."

Interrogé sur ce silence, Alain Rauna, élu communautaire en charge des sports, répond : "Je n’ai pas eu connaissance de ce dossier. Mais ce n’est pas normal qu’on n’ait pas répondu, si on nous a bien sollicités. En revanche, si on soutient certains clubs, notre grille est très stricte et un athlète seul n’y rentre actuellement pas. " Fût-il médaillable dans les Jeux organisés par notre propre pays donc.

"Son départ a signé le mien"

Pour autant, le départ de cet athlète hors-norme n’est pas seulement une question financière. C’est même le contraire selon lui, qui avait d’ailleurs jusque-là résisté aux sirènes franciliennes. Le chargé de projets chez Axa quand il n’officie pas sur les pistes fait en tout cas le lien avec un autre départ de l’ERA cet été, celui du coach Robin Rieu, pour le pôle France espoirs à Reims. "Son départ a signé le mien, et même si sa progression me fait plaisir, c’était la pierre angulaire au club, dit-il. Ça a beaucoup pesé dans la balance. Car en plus d’être mon entraîneur, c’est aussi un excellent ami. " Et à Levallois, plus près de l’Insep, forcément, la préparation pour les JO, évidemment le plus grand rendez-vous de sa carrière, semble facilitée. Tant pis pour Rodez et l’Aveyron.

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