Bien-être animal : ce projet de loi du Parlement européen qui pourrait signer la fin des étables entravées fait grincer des dents

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  • Les étables entravées comme ici celles de Christian Bonal à Saint-Côme, permettent aux hirondelles de nicher.
    Les étables entravées comme ici celles de Christian Bonal à Saint-Côme, permettent aux hirondelles de nicher. Centre Presse Aveyron - Olivier Courtil
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Le parlement européen planche sur un projet de loi qui pourrait signer leur arrêt de mort.

Dans le cadre de la révision de la réglementation sur le bien-être animal, le parlement européen planche sur un projet de loi. En l’occurrence, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) qui a fourni des avis scientifiques indépendants.

Les étables entravées pointées du doigt

Parmi les points relevés, les étables entravées ont été pointées du doigt par l’organisme européen. En cause, l’attache permanente des bovins. "Les vaches laitières ne doivent pas être hébergées en permanence dans des stabulations entravées", peut-on lire en conclusion du rapport.

Impact sur l’hirondelle

Un rapport qui hérisse le poil de Christian Bonal, agriculteur à Saint-Côme-d’Olt et président de l’association Traditions en Aubrac qui organise la transhumance. "Mes vaches passent la moitié de l’année en pâture, elles ne sont pas tout le temps enfermées. Mes bâtiments sont très anciens et favorisent la biodiversité avec leurs aérations qui permettent aux hirondelles de nicher."

Effectivement, les hirondelles sont très nombreuses à trouver refuge. Ce que confirme la délégation aveyronnaise de la Ligue pour la protection des oiseaux concernant l’intérêt de ces étables. "Ces granges traditionnelles sont hyper-importantes pour l’hirondelle rustique d’autant que la population baisse fortement (l’hirondelle de fenêtre a vu sa population diminuer de-42,7 % en 20 ans, NDLR). Il faut leur conserver un habitat comme c’est le cas pour l’effraie."

Cela signerait la fin du modèle paysan

Un rapport qui est aussi loin de faire l’unanimité auprès de Benoît Fagegaltier, responsable du syndicat FDSEA Nord-Aveyron. "Il faut raison garder, ce serait une loi qui induit le contraire de ce qu’il faudrait faire. Si on interdit ce type de granges, on empêche la méthode traditionnelle qui est à la fois éco-responsable." Cela signerait alors la fin du modèle paysan au profit d’un modèle industriel. Autant dire que Jacques Molières, président de la chambre d’agriculture est aussi farouchement opposé. De par sa topographie et son modèle économique, l’Aveyron a la particularité de disposer d’une mosaïque d’étables pour fonctionner à taille humaine. D’ailleurs, la chambre d’agriculture se refuse à communiquer le nombre exact d’étables entravées, le sujet étant sensible, en lien avec le bien-être animal.

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Les commentaires (1)
Larrynautik Il y a 6 mois Le 04/10/2023 à 12:36

La chambre d'agriculture devrait faire preuve de transparence au lieu de dissimuler des informations au grand public au sujet du nombre de ces étables. Que nous cache-t-on ? Le doute profite toujours à l'accusation.

Quand au déclin du nombre d'oiseaux, il est catastrophique, toutes espèces confondues, en Aveyron comme dans le monde entier.

Mais il faut aussi questionner l'idée de laisser des animaux attachés pendant 6 mois. La tradition ne justifie en rien la souffrance imposée. En 1350 à Millau, il y avait des traditions du supplice de la roue suivi d'un bûcher public à la Maladrerie, et je connais peu de gens nostalgiques de ces genre de pratiques. Se préoccuper du bien-être animal ne signifie en rien mettre fin à toutes les traditions aveyronnaises, seulement les adapter pour le bien de tous, y compris des animaux.