Croissance, décroissance, le débat (politique) est ouvert

  • Autour de Jean-Michel Hupé, une très grande majorité de gens sont favorables à la décroissance.
    Autour de Jean-Michel Hupé, une très grande majorité de gens sont favorables à la décroissance.
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Jean-Michel Hupé a animé une conférence sur le sujet, partageant des idées assez clairement orientées.

Le Café des Qrieux de l’Urqr organisait une conférence-débat sur le thème de la décroissance à l’hôtel des Fleurines. "Les scientifiques ont multiplié les alertes, le Giec a dressé un constat sans appel : l’humanité est arrivée à un point de bascule et les catastrophes vont s’enchaîner, entraînant des conflits et des ruptures d’approvisionnement car nous avons érodé les bases mêmes de la vie. Mais rien ne se passe, on continue comme avant !"

Pour Jean-Michel Hupé, chercheur en écologie politique très orienté politiquement, il s’agissait de tirer la sonnette d’alarme et de démontrer que "oui, le modèle productiviste a vécu et que non, nous n’avons plus le choix. Il faut décroître le plus rapidement possible."

La salle était pleine et pour la plupart des présents déjà acquis à la cause et nombreuses ont été les questions des auditeurs : Quelle échelle d’organisation pour passer en mode décroissant ? Comment appliquer la décroissance au modèle agricole et nourrir tout le monde ? Quid des personnes en grande précarité ? Comment démystifier la croissance et son sacro-saint totem du PIB ? En pratiquant l’art du débat mouvant cher à l’éducation populaire, le représentant de l’Atecopol souhaitait faire émerger les questions du public d’entrée pour tenter d’y apporter des éléments de réponse.

"Des éléments destinés à convaincre les autres, ceux qui dans leur entourage n’ont pas encore pris la mesure de la gravité de la situation." Et de donner des pistes pour agir : "L’engagement personnel et collectif, l’intervention dans le débat public, le lobbying, le choix d’une reconversion professionnelle en adéquation avec l’idée de décroissance, le refus de grands projets inutiles et funestes"… Et, pour le chercheur, de prôner un monde d’abondance partagée qui ne laisse pas de place à la spéculation financière "pour permettre une redistribution du patrimoine vers tous et à chacun, un revenu inconditionnel, voire une sécurité sociale alimentaire telle qu’on l’expérimente actuellement chez les étudiants".

Bref, reprendre le triple défi lancé par l’économiste Timothée Parrique : "Rejet-projet-trajet : rejet de cette impasse qu’est la croissance, projet d’une économie de post-croissance, trajet de décroissance en guise de transition".

Pour certains, les chiffres parlent d’eux-mêmes : "Depuis 1983, 21 % de la croissance ont été captés par les plus riches – sans ruissellement vers les plus pauvres. Autant de croissance dont on aurait pu se passer ?"

* L’Atecopol est un atelier d’écologie politique qui rassemble à Toulouse plus de 230 chercheurs de toutes disciplines sur la question des bouleversements écologiques et leurs conséquences.

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