Journée des assistantes maternelles : "Nous ne sommes pas là juste pour garder les enfants"

Abonnés
  • Seules 882 des assistantes maternelles aveyronnaises ayant l’agrément sont en activité, sur un total de 1 135.
    Seules 882 des assistantes maternelles aveyronnaises ayant l’agrément sont en activité, sur un total de 1 135. Centre Presse Aveyron - X. B.
Publié le , mis à jour

Près de 160 assistantes maternelles étaient réunies, samedi 2 décembre, à Luc-la-Primaube. Une occasion de se retrouver, d’échanger mais aussi de partager leurs réflexions sur ce "métier passion" en perpétuelle évolution.

Après une conférence-débat et avant de participer à l’un des ateliers proposés (du yoga, en l’occurrence), Sandra, Lolita et Pascaline, assistantes maternelles, échangent sur leur métier en marge de la journée départementale organisée à leur intention.

Un métier "pas assez valorisé"pour Lolita, "nounou" depuis sept ans à Gages. L’enfant qu’elle garde lui permet de gagner 500 € par mois ; sa collègue Sandra, à Bozouls, gagne 2 000 € pour cinq enfants et Pascaline 1 100 € pour quatre petits. Mais la revalorisation dont elles parlent n’est pas financière. Il s’agit davantage du regard d’autrui, notamment des parents.

Un métier choisi "pour l’amour des enfants"

"Ils ne connaissent pas vraiment notre rôle… Ils n’ont pas toujours conscience que nous sommes là pour l’éveil de l’enfant, son développement psychomoteur, affectif… Nous ne sommes pas là juste pour garder les enfants !", affirme Pascaline. Aujourd’hui, et comme en témoigne Sandra (21 ans dans la profession pour un total d’une soixantaine d’enfants), ce qui a changé est que "les parents sont beaucoup plus attentifs".

Autre évolution : les assistantes maternelles bénéficient de formations, à hauteur de 58 heures par an, et les trois "nounous" en ont profité dernièrement : langue des signes, accompagnement de l’enfant avant et après la marche, gestion de troubles neurologiques ou des émotions, qu’il s’agisse de celles des enfants ou des adultes.

Autant d’atouts pour exercer dans les meilleures conditions ce métier qu’elles ont choisi "pour l’amour des enfants et la passion de les accompagner, pour qu’ils s’élèvent", résume Pascaline. Elles aimeraient cependant, comme le souligne Lolita, que les parents soient davantage informés sur leur métier. "Il est difficile d’accompagner un enfant dans son développement. Les parents pensent qu’on choisit ce métier pour s’occuper de nos propres enfants, c’est totalement faux. Nos enfants, nous sommes obligés de les laisser de côté", poursuit-elle.

"Un contexte de travail difficile"

Comme près de 160 de leurs collègues, elles ont participé avec plaisir, semble-t-il, à cette journée. Actuellement, seules 882 des assistantes maternelles aveyronnaises ayant l’agrément sont en activité pour un total de 1 135 professionnelles. Elles accueillent près de 3 700 enfants dans l’Aveyron, qui dispose par ailleurs de 1 000 places en crèches.

Aujourd’hui, 30 % des assistantes maternelles du département ont plus de 55 ans, ce qui laisse entrevoir des difficultés, dans les années à venir, si le métier ne parvient pas à recruter davantage.

Les Relais petite enfance (représenté dans sa totalité), le Département et la Caisse d’allocations familiales étaient à l’origine de ce rassemblement autour de la thématique "Évolution de la famille et impact dans les relations parents-assistantes maternelles".

"Une journée pour qu’elles puissent se retrouver, échanger… Nous connaissons leur contexte de travail, qui est difficile. C’est aussi pour cela que plusieurs ateliers bien-être sont proposés : sophrologie, autohypnose, yoga ou méditation", expliquent d’une même voix Séverine Dutoit et Marie Raynal, de la CAF.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?