Et si les rumeurs en entreprise avaient du bon ?

  • La rumeur au travail peut s’avérer utile quand elle porte sur le management ou l’entreprise, selon une étude.
    La rumeur au travail peut s’avérer utile quand elle porte sur le management ou l’entreprise, selon une étude. pathdoc / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Bruits de couleur, chuchotements à la machine à café… Les commérages font partie intégrante de la vie en entreprise. Si cette pratique a souvent des connotations négatives, une étude affirme qu’elle peut être bénéfique sous certaines conditions.


Les auteurs de cet article paru dans la revue Group & Organization Management sont arrivés à cette conclusion surprenante après avoir sondé 338 professionnels de santé. Ils ont abordé avec eux plusieurs sujets en lien avec la fonction sociale de la rumeur au travail. Ils les ont interrogés sur leurs perceptions des commérages quand ils concernent leurs collègues, leurs supérieurs hiérarchiques ou l’entreprise qui les emploie.Les chercheurs ont ainsi pu constater que la rumeur peut s’avérer utile quand elle porte sur le management ou l’entreprise. Mais étonnamment, les participants de l’étude donnent davantage de crédit aux on-dit quand ils sont d’une nature positive. Ils manifestent davantage d’intérêt aux cancans qui pourraient permettre d’améliorer ou de solidifier la culture d’entreprise, qu’à ceux véhiculant des croyances négatives et anxiogènes.

On pourrait s’attendre à ce que les rumeurs plus négatives soient perçues comme une tactique pour obtenir davantage de pouvoir. Celui ou celle qui les répand souhaiterait ainsi attirer l’attention ou connaître son moment de gloire. Mais les universitaires ont remarqué que les participants de l’étude ne sont pas de cet avis. "En fait, nous avons constaté que les gens ne considèrent pas ce type de ragots comme de véritables informations et qu'ils voient simplement le colporteur comme une personne qui souhaite se plaindre", déclare Jinhee Moon, co-autrice de l’étude, dans un communiqué.

Cette étude nous apprend aussi que les rumeurs de bureau "positives", c’est-à-dire celles qui visent à amorcer une discussion et à favoriser l’échange, peuvent contribuer à fidéliser les salariés. "Si vous rencontrez des difficultés sur votre lieu de travail, peut-être voudrez-vous participer à des commérages positifs avec vos collègues et parler des aspects les plus supportables de votre entreprise. En fin de compte, cela peut vous aider à acquérir un certain pouvoir personnel. C'est un moyen très pratique pour atténuer les sentiments négatifs à l'égard de votre propre lieu de travail, ce qui peut vous être profitable sur le long terme", souligne Mme Moon dans le même communiqué.

À en croire les universitaires, il est important que les employeurs aient conscience de l’impact positif et négatif que peuvent avoir les ragots. Ils doivent créer une ambiance de travail suffisamment sereine pour que leurs équipes ne voient pas les rumeurs comme la seule alternative possible à leur besoin de reconnaissance ou à leur peur de l’inconnu. "Pour que les employés participent à des commérages positifs, l'entreprise doit faire ce qu'il faut en les traitant bien et [en leur montrant] qu'elle se soucie de leur bien-être", résume Mme Moon.

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