Avec son application Golden Cup, le Ruthénois Léo Satgé mise sur le flair du supporter

"Ils croient tous que je suis Aveyronnais !". Léo Satgé éclate de rire, car la situation l’amuse. Il a passé seulement cinq années de sa vie dans le département. "Suffisamment pour prendre la nationalité et récupérer le passeport", poursuit l’intéressé, avec la même "banane" qui lui éclaire le visage.

Un père tarnais, sapeur-pompier à Castres, une mère parisienne ayant vécu à Toulouse, médecin généraliste et urgentiste, Léo Satgé est né à Mazamet, le 19 décembre 1997.

Tout en reconnaissant qu’il est aussi "le troisième fils de la famille Leitao, avec Adrien, son meilleur ami". "On se voit certes un peu moins aujourd’hui du fait de nos parcours professionnels, mais j’ai, en particulier, de très bons souvenirs de nos vacances à Vias", précise-t-il volontiers. Il a grandi à Castres, commençant "naturellement" par le rugby, avec une licence au CO, avant de bifurquer vers le handball.

Main dans la main avec Adrien Leitao

C’est là qu’il a fait la connaissance d’Adrien Leitao, qu’il a suivi quand celui-ci a signé au Roc handball, comme gardien de but. Léo Satgé a intégré la section sportive du lycée Monteil, avec scolarité dans cet établissement de la rue Carnus, en 1re et Terminale scientifique, en l’occurrence SVT, spécialité mathématiques. Il n’a pas oublié : "J’ai toujours eu de très bonnes notes à l’école. J’aimais les mathématiques, mais sans savoir vraiment vers quoi m’orienter. Ingénieur ? Oui, on le voulait pour moi !".

Finalement, il a passé trois années en Staps, à l’université Champollion, sur le site ruthénois. Il a également porté le maillot de l’entente Rodez-Onet-le-Château, dont une saison en Nationale 1, avec Milenko Kojic à la baguette. Il a alors rejoint Prades-le-Lez, équipe avec laquelle il est monté en Nationale 2, avec un titre de champion de France de N3 à la clé au terme d’un exercice durant lequel les Héraultais ont conservé leur invincibilité.

L’année suivante, la première journée les a menés à... l’Amphithéâtre de Rodez ! "Un match un peu spécial et pas un bon souvenir, reconnaît l’ailier gauche ou demi-centre. Pour mes retrouvailles avec les frères Besset, Bitonti, Soulaimana, les potes avec lesquels j’avais partagé le même vestiaire, j’ai joué cinq minutes". Cette "expérience malheureuse" n’a pas, pour autant, empêché Léo Satgé de rebondir dans son parcours professionnel.

Rugby, football et handball, en attendant basket et volley

C’est ainsi qu’il a fondé, avec ses deux associés, le Montpelliérain Julien Lopez et le Tarnais Hugo Moulet, Golden Cup. La date de naissance officielle est le mois d’août 2022, à Montpellier, mais le projet existe depuis octobre 2019. "C’est une application de pronostics et de jeux géolocalisés, dans les bars et les stades, explique le jeune créateur. Avec gratuité pour l’utilisateur qui peut, pour l’instant, parier en direct sur les scores à la mi-temps et à la fin des matches. Et gagner des points et des cadeaux.

En attendant la version 2, qui devrait permettre de compléter l’offre avec le volley et le basket, les usagers peuvent se pencher sur les résultats de football, de rugby et, bien sûr, de handball". L’Aveyronnais d’adoption en dit plus : "L’appli est un espace de visibilité pour les partenaires des bars et aussi des clubs. On peut également leur proposer de l’événementiel avec une animation supplémentaire auprès du fan, dans ces lieux dédiés, avec une dynamique non négligeable. Comment remettre le supporter au centre du jeu !".

Pour son fondateur, Golden Cup, c’est "simple et ludique" : "Elle plaît et va encore grandir". Léo Satgé le dit haut et fort : "C’est avec joie, surprise, émotion et autres adjectifs en tout genre que je termine cette année riche de 2023". Golden Cup figure en effet parmi les lauréats de la French tech tremplin 2024.

"En améliorant la fan experience de notre communauté de supporters, nous souhaitons partager notre passion pour le sport et les émotions qu’il fait vivre, s’enthousiasme l’ancien joueur du Roc. Le chemin est encore long et les opportunités grandissent. Le travail continue main dans la main avec We sprint, notre incubateur". Et si les deux premiers clubs aveyronnais partenaires étaient Roc et Raf ?