Notre sensibilité à la musique est innée, et non acquise, selon une étude

  • Les neurones liés à l’instinct musical se développent spontanément, ce qui laisse penser que nous sommes naturellement capables de comprendre le quatrième art.
    Les neurones liés à l’instinct musical se développent spontanément, ce qui laisse penser que nous sommes naturellement capables de comprendre le quatrième art. Alliance Images / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - La musique semble être un langage compris de tous. Mais la communauté scientifique ne sait pas expliquer avec précision d’où nous vient cette sensibilité naturelle au quatrième art. Une étude sud-coréenne apporte des éléments de compréhension à ce phénomène transculturel.


La recherche a longtemps cherché à expliquer pourquoi le quatrième art est, depuis toujours, présent dans toutes les cultures. On sait que plusieurs zones du cerveau sont impliquées dans la perception du son, y compris de la parole et de la musique. Des chercheurs franco-canadiens sont arrivés en 2020 à la conclusion que les neurones du cortex auditif droit participent à la reconnaissance de la musique, tandis que ceux du cortex auditif gauche sont davantage impliqués dans le traitement du langage.

Malgré tout, ils subsistent des zones d’ombre quant à l'encodage de l'information musicale. Pour les éclaircir, des chercheurs de l'Institut supérieur coréen des sciences et technologies se sont servis d’un réseau neuronal artificiel pour voir comment notre cerveau traite de la musique. Ils ont utilisé AudioSet, une vaste collection de données sonores fournies par Google, pour apprendre à ce réseau à écouter divers sons (animaux, machines, musique, etc.).

Les universitaires ont constaté que certains neurones du réseau réagissaient sélectivement à la musique. Ils présentaient des niveaux de réponse peu élevés aux sons qui n’étaient pas de nature musicale. À l’inverse, ils montraient une grande sensibilité à diverses formes de musique, qu'elles soient instrumentales ou vocales. L’équipe de recherche en a conclu que ces neurones artificiels se comportaient comme ceux du cortex auditif humain. Par exemple, ils étaient moins réceptifs aux mélodies découpées en courts intervalles. Et ce, quel que soit leur genre musical. Les chercheurs en ont donc conclu que les neurones liés à l’instinct musical se développent spontanément, sans qu’on ait besoin de les former au quatrième art. "Nos résultats confirment l'idée que l'adaptation évolutive peut être à l'origine de divers réglages fonctionnels dans le cerveau, ce qui permet de comprendre comment naît l'universalité de la musique et d'autres fonctions cognitives innées", ont-ils écrit dans leur article, paru dans la revue Nature Communications.

Ce travail de recherche comporte des limites étant donné qu’il ne prend pas en considération le processus de développement qui suit l'apprentissage de la musique. Mais il constitue une percée scientifique dans notre compréhension de cette relation innée que l’on entretient avec le quatrième art.

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