Sébazac-Concourès. Aqueduc de Segodunum : des recherches se poursuivent sur l’ouvrage antique

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  • Philippe Gruat, directeur archéologie du Département (à droite) a passionné le public d’Itinéraires découvertes.
    Philippe Gruat, directeur archéologie du Département (à droite) a passionné le public d’Itinéraires découvertes.
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CORRESPONDANT

L’association Itinéraires découvertes avait invité Philippe Gruat, directeur archéologie du Département pour parler de l’aqueduc antique de Rodez.

Long de 28 km dont 24 km en souterrain, une portion aérienne sur arches de 1 km, cet aqueduc a fait partie d’une dynamique urbaine pour subvenir aux besoins grandissants d’eau potable de la population. Sa construction semble dater fin du Ier siècle-début du IIe après Jésus Christ. Le dénivelé entre le point culminant et le bassin de départ est de 79 m, soit une pente de 2,8 mm/m. Le parcours souterrain comprend deux tunnels. Des milliers de tonnes de plomb ont dû être nécessaires à la conception des conduites remplacées par la suite par des conduites en terre cuite. L’aqueduc ne semble plus en fonction au VIIe siècle. La ville de Rodez engage l’exploration, le déblaiement et la restauration de 1853 à 1857 afin de disposer de l’eau courante. Après la remise en service, l’aqueduc donne des signes de faiblesse. Le volume d’eau est insuffisant pour alimenter l’agglomération ruthénoise. Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir des vestiges de l’aqueduc. En ce qui concerne le réservoir de fuite, il n’a révélé que quelques tuyaux en plomb et en terre cuite. Globalement, les connaissances actuelles ne permettent qu’une vue fragmentaire. De nombreux éléments restent à découvrir. Des traces du parcours souterrain, visibles en aérien, ont permis de situer la partie enterrée. Des tranchées ont mis à jour des vestiges. L’étude géologique découvre les matériaux utilisés : blocs et plaques d’orthogneiss de Rodez, sable issu des altérites des grès arkosiques du Trias, sable micacé issu d’une altérite gneissique ou d’un ruisseau circulant sur un terrain gneissique, chaux, argile.

Longtemps tombées dans l’oubli, des recherches se poursuivent sur l’ouvrage antique (2007, 2012, 2013, 2016, 2017).

L’ampleur de l’ouvrage étonne aujourd’hui par les travaux titanesques réalisés à une époque où les seuls outils à disposition étaient vraisemblablement la pioche et la pelle.

De quoi nous rendre humbles face à cette réalisation.

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