La maroquinerie va se mettre à la page

  • Les métiers du cuir étaient présentés lors du Salon Taf de Millau.
    Les métiers du cuir étaient présentés lors du Salon Taf de Millau. Maxime Cohen
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DELBOUIS Aurélien

La filière maroquinerie développe sa propre formation. Elle débutera le 9 septembre.

Les besoins en main-d’œuvre sont conséquents. Pour le seul périmètre du pôle cuir Aveyron, on estime qu’il faudra embaucher 150 personnes dans les quatre prochaines années, dont 120 pour le seul territoire des Grands Causses, fief historique de la maroquinerie aveyronnaise.

Devant pareil enjeu, Julien Hanchir, façonnier au service des marques à la tête de l’Atelier Julien H à Saint-Georges-de-Luzençon (Bleu de Chauffe, le T-shirt propre, l’Atelier Tuffery), a décidé de prendre le taureau par les cornes, en lançant avec l’appui de la Région et de la communauté de communes, une formation dès la rentrée 2024.

Une "école des artisans", c’est son nom, qui doit permettre de former entre 24 et 36 personnes à l’année pour répondre ainsi très concrètement aux besoins des nombreuses entreprises du département qui peinent, c’est un euphémisme, à trouver chaussure – en cuir c’est entendu – à leurs pieds.

" Pas une formation de loisirs créatifs "

"En 12 semaines, l’idée est d’embrasser toutes les compétences nécessaires au travail du cuir pour que les gens qui y participent soient directement compatibles à l’emploi et opérationnels dès la sortie", explique le chef d’entreprise qui a investi 160 000 € pour donner corps à son idée. Et pour que l’école puisse installer ses ateliers au rez-de-chaussée de la MDE à Millau dans le courant du mois de juin pour une rentrée le 9 septembre 2024.

Profils visés ? Des "gens motivés avant tout qui veulent bosser à la sortie. Ce n’est pas une formation loisirs créatifs". Des personnes majeures qui n’ont pas forcément le budget pour financer leur formation, des personnes en reconversion professionnelle ou des demandeurs d’emploi. La Région abondant au pot pour prendre justement à sa charge le coût des enseignements à hauteur de 64 000 € dans le cadre du dispositif "Innov’emploi Expérimentation".

"La volonté de la Région est effectivement de déployer l’offre de formation en lien avec les caractéristiques et les besoins du bassin d’emploi, abonde Emmanuelle Gazel. Le cuir est une filière emblématique à Millau. Avec sa spécificité, son histoire. Mais l’avenir est aujourd’hui à la maroquinerie qui se déploie fortement sur le territoire. C’est là où se créent aujourd’hui le plus d’emplois."

Au terme des 12 semaines, un diplôme de "piqueur et préparateur en maroquinerie", qui n’est certes pas encore reconnue par la profession, mais qui pourrait le devenir assez rapidement, valide, pragmatique, le chef d’entreprise qui compte bien plaider sa cause auprès du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), juge de paix d’une prochaine certification.

"Vu l’application et l’investissement que l’on y met, l’idée est effectivement de pérenniser cette formation pour qu’elle devienne une référence dans la région et même au-delà", termine Julien Hanchir, un façonnier au service des marques qui compte bien imprimer la sienne.

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