Le Villefranchois Thibaut Laffont de Colonges, à la tête de trois restaurants McDonald’s en Suisse, a choisi de quitter la finance pour devenir entrepreneur

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  • Thibaut Laffont de Colonges, en vacances avec ses quatre enfants : Jean (16 ans) Arthur (14 ans), Charlotte (12 ans)  et la petite dernière, Capucine (8 ans).
    Thibaut Laffont de Colonges, en vacances avec ses quatre enfants : Jean (16 ans) Arthur (14 ans), Charlotte (12 ans) et la petite dernière, Capucine (8 ans). Reproduction - L’Aveyronnais
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Emmanuel Pons

Après plusieurs années passées à des postes stratégiques, à travers le monde, notamment dans l’agroalimentaire, le Villefranchois Thibaut Laffont de Colonges a choisi de retourner en Suisse pour devenir patron franchisé de plusieurs restaurants McDonald’s.

Thibaut Laffont de Colonges, à la tête de trois restaurants McDonald’s en Suisse, a beaucoup voyagé. Et, comme beaucoup d’Aveyronnais installés loin de leur département, il est très attaché à ses racines, le château de Cénac sur la commune de Sainte-Croix, où aimait à se retrouver la famille Laffont de Colonges, au mois d’août autour des grands-parents. Et à ce petit coin d’Aveyron qui est son point de chute, cette métairie du château de Graves, sur la commune de Villefranche-de-Rouergue, qu’il a rénovée.

Thibaut Laffont de Colonges (à droite) est à la tête de trois restaurants McDonald's en Suisse.
Thibaut Laffont de Colonges (à droite) est à la tête de trois restaurants McDonald's en Suisse. Reproduction - L'Aveyronnais

Et c’est bien dans le Villefranchois, auquel il est très attaché, qu’il garde de bons souvenirs d’enfance. Une enfance passée à Versailles – il est né à Paris en 1978 – où son père est banquier et sa mère traductrice. Le bac en poche, il part étudier d’abord en Allemagne puis en Angleterre. "J’ai un double diplôme franco-allemand de management international et un double master d’économétrie en Angleterre et en Allemagne."

Nestlé, "le virage suisse"

Un solide cursus marqué par un stage, à Paris, chez Arthur Andersen, cabinet spécialisé dans l’audit et le conseil aux entreprises, où il fait ses premiers pas. "Mais après mes études à l’étranger, je me suis senti à l’étroit et j’ai décidé de quitter la France pour partir au Luxembourg, chez PwC, l’un des Big Five" des sociétés mondiales qui certifient les comptes des entreprises.

Un passage de trois ans avant "le virage suisse", chez Nestlé. "J’étais les yeux et les oreilles de la direction générale, à travers le monde, directement rattaché au siège, à Vevey." Avant d’être promu directeur financier, toujours pour Nestlé, en Côte d’Ivoire, basé à Abidjan, responsable d’une zone s’étendant sur dix pays. "Un gros marché", assure Thibaut Laffont de Colonges. Les Africains ont l’habitude de mettre des cubes Maggi [une marque Nestlé] dans leur cuisine. L’usine du Nigeria en produit cent millions par jour !"

Le Villefranchois poursuit sa carrière africaine au Maroc, basé à Casablanca, où il devient responsable des projets spéciaux financiers. "On a créé une région Nestlé au Maghreb." Et c’est au Maroc que l’Aveyronnaise Marie Philippe, qu’il vient d’épouser, le rejoint avant que le couple ne s’installe en Algérie. "J’ai été nommé directeur général pour le pays et directeur financier Maghreb. On y a passé trois belles années. Pour moi, c’est le plus beau pays du Maghreb."

La famille – Jean et Arthur sont venus agrandir le foyer – rentre en Suisse, après la naissance de Charlotte, et s’installe à Bâle. Là, il est responsable des achats aériens pour Panalpina, numéro quatre mondial du fret maritime et aérien, avant de rejoindre Paris, pour la même multinationale. "Après toutes ces années passées à l’étranger, c’était ma première expérience professionnelle de direction en France, à trente-sept ans. J’étais directeur commercial et marketing. J’ai dû organiser un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Et j’ai pu sauver la boîte en France", assure-t-il.

Envie d’entreprendre

Mais le financier a l’opportunité, en 2017, de rejoindre le groupe McDonald’s. "C’est un ancien collègue de Nestlé, lui-même franchisé, qui m’en a parlé. L’idée de devenir entrepreneur me plaisait." Et c’est au terme d’un processus de recrutement de six mois suivi d’une longue formation "en Angleterre, en France et en Suisse où on passe par tous les postes de production de McDo afin d’être capable de mettre les mains dedans" que Thibaut Laffont de Colonges devient franchisé de la chaîne de restauration rapide américaine.

"McDo Suisse m’a vendu deux établissements sur la Côte, à Nyon : un gros restaurant avec drive et un petit en centre-ville." Et trois ans plus tard, en juillet dernier, il ouvre une troisième enseigne, à Gland, à quelques kilomètres de Nyon. Aujourd’hui à la tête d’une équipe de plus de cent dix salariés dont vingt-deux manageurs et cinq directeurs "tous passés par tous les échelons", l’entrepreneur de quarante-cinq ans souhaite continuer à développer son affaire en Suisse, toujours sur la Côte, entre Lausanne et Genève. "Mon challenge, c’est d’ouvrir d’autres McDo. Il y a encore de belles opportunités", avance l’Aveyronnais qui s’investit par ailleurs au sein du jardin d’enfants Les Petits Soleils, association qui gère des crèches et dont il a intégré le comité d’administration.

Car les enfants, Thibaut Laffont de Colonges connaît bien, lui qui en a quatre – Jean, Arthur, Charlotte et Capucine. Divorcé, il partage son temps entre la Suisse où il gère ses affaires et l’Aveyron où il retrouve sa petite famille, dans ce département qu’il chérit tant.

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