Débifrillateurs cardiaques de troisième génération : l'Occitanie à la pointe, les deux premiers implants réalisés sur un patient Toulousain et Montpelliérain

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  • Une première intervention s’est déroulée le 28 février à Montpellier.
    Une première intervention s’est déroulée le 28 février à Montpellier. Photo - OC santé
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Sophie Guiraud (Midi Libre)

Corriger les anomalies de l’activité électrique du cœur avec efficacité sans être invasif : la clinique du Millénaire à Montpellier, dans l'Hérault, est le premier établissement français à poser ce type d’appareils.

Pas de sonde dans les veines et un dispositif miniaturisé : la nouvelle génération des défibrillateurs cardiaques est arrivée à Montpellier, à la clinique du Millénaire, premier établissement français à poser des défibrillateurs mini-invasifs, extravasculaires, de la société Medtronic. Le Dr Nicolas Clementy a opéré un premier patient le 28 février dernier. Le cardiologue, arrivé il y a un an au Millénaire, est le médecin qui connaît le mieux l’appareil : dans l’étude préalable au marquage CE, menée au CHU de Tours, il a posé vingt-huit implants Aurora EV-ICD, le nom du défibrillateur.

"Un défibrillateur de la troisième génération"

"On est sur une troisième génération de défibrillateur. La première technologie, qui date des années 80-90, est le défibrillateur endocavitaire", explique Nicolas Clementy. Le boîtier, implanté sous la clavicule, est relié à des électrodes introduites par une veine jusqu’au cœur. "C’est l’appareil qu’on implante le plus, il est chez 90 % des patients. Le problème, c’est que les sondes sont dans le cœur, il faut les enlever si elles cassent ou si elles s’infectent. C’est très compliqué et la procédure comporte un risque non négligeable".

"Le défibrillateur sous-cutané, arrivé en France il y a un peu plus de dix ans, en 2012, n’est pas en contact avec les cavités cardiaques, il est très facile à enlever. Mais comme on est à l’extérieur du cœur, on est plus loin et il faut envoyer deux fois plus d’énergie pour défibriller le cœur. Ce dispositif, plus volumineux et plus énergivore, qui a une durée de vie de six à sept ans, a aussi l’inconvénient de ne pas pouvoir assurer la fonction de pacemaker, de stimulation du cœur, qui permet de stopper une tachycardie sans envoyer un choc électrique".

"La troisième génération de défibrillateur réconcilie les deux technologies : l’implant, est posé sous l’aisselle gauche et relié à une sonde placée sous le sternum. On peut délivrer une énergie "normale" et stimuler le cœur pour éviter qu’il ne ralentisse ou ne s’accélère trop, depuis le boîtier, plus petit, qui a une durée de vie de douze à treize ans. Sur le papier, c’est le meilleur des deux mondes des dispositifs".

Pourquoi la clinique du Millénaire est pionnière ?

"J’ai eu la chance de participer à l’étude d’évaluation avant la mise sur le marché. Le CHU de Tours, était le centre qui en avait mis le plus dans cette étude européenne, américaine et asiatique. On en avait posé vingt-huit. C’est tout naturellement que j’ai pu opérer les premiers patients après l’habilitation du dispositif", en septembre 2023, une fois réglées de lourdes formalités administratives, explique le Dr Clementy.

Pôle privé de cardiologie majeur, c’est "un tiers de son activité", la clinique du Millénaire est "un des seuls centres privés à avoir toujours eu une très grosse démarche d’innovation", ajoute Christelle Bechard, directrice de l’établissement investi dans une quinzaine d’études de recherche clinique par an.

D’autres équipes démarrent en ce moment la pose de l’implant, à Paris et Nantes, à l’hôpital. Dans le privé, la clinique Pasteur, à Toulouse, premier pôle privé de cardiologie d’Occitanie, a également formé une équipe à la pose du défibrillateur.

Patients à "haut risque"

"On implante des défibrillateurs chez des patients à haut risque de mort subite. La mort subite, c’est 40 000 décès par an, malheureusement, c’est souvent le premier épisode et le dernier". Le défibrillateur de troisième génération est aujourd’hui réservé à des personnes qui ont des contre-indications aux deux premiers, selon les préconisations de la Haute Autorité de santé, qui étendra potentiellement les indications après une centaine d’implantations sur toute la France. "À terme, cela représentera un tiers des défibrillateurs posés", prédit le Dr Clementy.

Un premier patient, un Montpelliérain de 52 ans, a été implanté le 28 février avec le défibrillateur de troisième génération, pour l’instant "réservé à ceux qui n’ont pas accès aux deux autres technologies". Un deuxième, Toulousain, le 27 mars. Ils sont sortis de la clinique le lendemain de l’intervention. Une dizaine de défibrillateurs doivent être posés d’ici la fin de l’année.

Défibrillateur ou pacemaker

"Le pacemaker empêche le cœur d’être trop lent, c’est le problème le plus fréquent. L’an dernier, on a mis 650 pacemakers à la clinique du Millénaire", rappelle le Dr Clementy. "Le défibrillateur est posé pour éviter que le cœur ne s’emballe, ce qui mène à la mort subite". En 2023, 150 défibrillateurs ont été posés au Millénaire.

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Les commentaires (1)
Jema Il y a 15 jours Le 14/04/2024 à 12:38

La cardiologie à la pointe.