Hier encore. Une usine à Saint-Félix

À Saint-Félix, la cheminée qui surplombe le Pôle Emploi est le seul vestige d’une petite usine qui fut bâtie sur cet emplacement en 1906. Désignée sous le nom d’« Usine d’esprit de bois », elle extrayait principalement le tanin du bois de châtaignier ce qui ne manqua pas d’en diminuer leur peuplement. Le produit fini servait au traitement des cuirs et des peaux. Elle fonctionnait encore en 1913, exploitée par la société marseillaise d’extraits tanniques « Manoir Saint-Éloi ».

Cette activité fut à l’origine de nombreuses pollutions du ruisseau l’Auterne au bord duquel elle était installée. Ainsi, en 1907, le cours d’eau fut gravement pollué par la « tannée », nom donné au liquide résiduel subsistant après les opérations d’extraction du tannin. La population s’émut de cet incident, d’autant plus que la nuisance atteignait la rivière Aveyron. À l’époque, l’écologie n’avait pas atteint le degré d’exigence d’aujourd’hui. 

De telle manière, il fut question de construire une énorme trouée pour y rejeter les effluents qui, en se mêlant au réseau hydrographique souterrain, iraient se perdre dans la mer ! Une usine du même genre fonctionnait à Saint-Eulalie-d’Olt. Par la suite, le lieu fut occupé par une entreprise de transport : les Ets Garrigues qui effectuaient principalement l’acheminement des carburants des raffineries du Midi vers l’Aveyron.

En premier, ce sont les services de l’Assedic qui occupèrent une partie des lieux en 1996 tandis que l’ANPE les rejoignit en 2008, lors de la fusion des deux organismes. Noyée dans la verdure cette zone reçoit aujourd’hui l’Hôtel First, l’ONF, Proxeo Méténergie, le restaurant « Comme Chez soi », un bar musical « l’Usine », la SARL Delbès, la menuiserie J et P, les alarmes CMS, un bar brasserie « JO », la sellerie Garbus, le géomètre Ch. Bois et l’ADMR.