Salon de l'agriculture : "Je suis mon propre patron, je gère mon emploi du temps", Maëva Cerneaux, une aide-soignante devenue éleveuse

Abonnés
  • Âgée de 30 ans, Maëva Cerneaux est installée à Testet-de-Saint-Christophe depuis le début 2023.
    Âgée de 30 ans, Maëva Cerneaux est installée à Testet-de-Saint-Christophe depuis le début 2023. Centre Presse Aveyron - X. B.
Publié le

À l’issue d’un parcours peu commun, elle est aujourd’hui à la tête d’une exploitation de 15 vaches et 350 brebis viande.

Dans la famille de la jeune femme, "personne n’exerce un métier agricole". Petite, elle passait tout son temps libre dans l’exploitation de son voisin, attirée par "le contact avec les animaux, la possibilité d’être proche de la nature".

Aujourd’hui et depuis le début de l’année 2023, Maëva Cerneaux est installée à Testet-de-Saint-Christophe, à la tête d’une exploitation comptant quinze vaches aubrac et 350 brebis viande.

"Je suis mon propre patron, je gère mon emploi du temps", se félicite la trentenaire qui, si elle a "toujours su" qu’elle travaillerait dans le secteur agricole, a connu un parcours.

Pendant quatre ans, elle a été salariée dans l’exploitation qu’elle dirige depuis à la retraite de l’ancien responsable. Auparavant, il y avait 70 bufflones laitières, remplacées désormais par les brebis de race Romane. Avant de diriger son exploitation, Maëva Cerneaux a aussi travaillé en tant qu’aide-soignante pendant trois ans. Elle a quitté ce secteur par lassitude d’être "dirigée" dans ce métier "contraignant physiquement et moralement".

Elle ne regrette absolument pas son choix, celui d’un "métier-passion", même si elle a dû "tout apprendre. Y compris à conduire un tracteur, couper du bois, faire du béton, de la maçonnerie".

"Donner envie aux gens de faire notre métier"

Autre apprentissage: celui de joies administratives inhérentes à la profession: "Je suis surprise de la masse de paperasse qu’il faut faire, pour tout…"

Surtout dans un secteur comme le sien, puisque ses agneaux sont estampillés Label rouge, appellation exigeante. À l’inverse de ses aînés, Maëva Cerneaux a décidé de prendre des vacances. "Une semaine en été, une autre en hiver", annonce-t-elle. Une pratique trop peu répandue et à même de séduire les futures générations d’agriculteurs.

"Sans la PAC, on ne pourrait pas fonctionner"

"Il faut donner envie aux gens de faire notre métier, mais il faut être passionné pour le faire. Il faut aussi que les agriculteurs puissent vivre de ce qu’ils produisent. Pour moi, je n’ai pas à me plaindre, les agneaux se vendent très bien. Mais sans la PAC, on ne pourrait pas fonctionner", explique la jeune femme.

"Bien réfléchir" et "être acompagné"

Aux jeunes qui aimeraient se lancer, elle conseillerait de le faire, mais surtout de "bien réfléchir". C’est un gros investissement personnel et financier, il ne faut pas hésiter à aller parler du métier avec les jeunes et les anciens". Et aussi "d’être accompagnés", comme elle l’est par la chambre d’agriculture depuis l’obtention de son diplôme avec l’ADPSA.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?